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Novès ou la Fédération Française de Rugby : qui est finalement le vainqueur de l'affaire ?

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Guy Novès (à gauche) avec le président de la Fédération Française de Rugby, Bernard Laporte.

Guy Novès (à gauche) avec le président de la Fédération Française de Rugby, Bernard Laporte. (©Icon Sport)

Sauf énorme retournement de situation, l’affaire opposant Guy Novès à la Fédération Française de Rugby est terminée. Lundi 8 avril 2019, l’instance dirigeante a été condamnée à verser à l’ancien sélectionneur national la somme de 1,008 million d’euros de dommages et intérêts après le licenciement de celui-ci en décembre 2017. La fin d’un combat juridique de quinze mois. 

Lire aussi : Toulouse. Procès entre Guy Novès et la FFR : les sept points à retenir après le jugement

Si la FFR a été condamnée, est-elle toutefois la grande perdante de cette affaire l’opposant à l’entraîneur le plus titre du rugby français ? Et Guy Novès peut-il s’estimer vainqueur par K-O ?

Novès a eu gain de cause sur les requêtes principales

Une chose est sûre : Guy Novès a obtenu ce qu’il souhaitait, à savoir une condamnation de la FFR et faire reconnaître que le motif de « faute grave » ne pouvait être invoqué pour justifier son licenciement. « Ce qu’il m’était reproché, c’était une faute grave et je crois que les Prud’hommes ont été très clairs à ce sujet : la faute grave n’y est pas. […] C’est satisfaisant en ce qu’il me concerne », n’a pas manqué de marteler un Novès satisfait de ce jugement.

Guy Novès a aussi obtenu des dommages et intérêts pour « atteinte à la notoriété », « privation du droit à la prise de congé », « circonstances vexatoires de la rupture du contrat de travail » et « préjudice moral ». Avouons-le : il a eu gain de cause sur les requêtes principales. C’est un gros coup derrière la tête de la FFR, mais au final ce n’est pas surprenant : la méthode, avec notamment l’absence d’entretien préalable à licenciement, était indéfendable.

Lire aussi : Guy Novès : « Je ne sais pas si ce montant est suffisant pour réparer le préjudice subi, mais je suis soulagé »

L’ancien sélectionneur sait aussi que cette condamnation va être traînée comme un boulet par le président de la FFR, Bernard Laporte, et son vice-président, Serge Simon, lorsque les deux hommes seront en campagne en 2020 pour les prochaines élections à la présidence de la FFR. Un argument qui sera toujours de poids, d’autant plus qu’il se dit que Guy Novès pourrait intégrer la liste d’opposition.

Guy Novès lors de son procès contre la FFR au Conseil de Prud'hommes de Toulouse.

Guy Novès lors de son procès contre la FFR au Conseil de Prud’hommes de Toulouse. (© Lilian Cazabet / Actu Toulouse)

La FFR a évité le pire

Toutefois, la Fédération Française de Rugby peut s’estimer satisfaite, et ce à plus d’un titre. En effet, le Conseil de Prud’hommes de Toulouse a débouté Guy Novès sur plusieurs demandes, comme les heures de travail hebdomadaires, du repos, des congés et un « harcèlement moral ». Au passage, tout ceci représente une somme supérieure à 1,5 millions d’euros. Sur les 2,9 millions réclamés par Guy Novès, la FFR ne doit, qu’entre guillemets, en verser que 1,008 millions. Soit, en gros, à peine un tiers de la somme demandée. Un aspect non-négligeable pour les finances de la FFR.

Si elle savait qu’elle serait condamnée, la FFR a évité le pire. C’est surtout cela qu’elle va retenir. Et Bernard Laporte, ainsi que Serge Simon, pourront toujours mettre en avant « l’égo » d’un Guy Novès qui demandait une somme faramineuse et de se faire payer « des heures à regarder des matches de rugby depuis son canapé ».

Lire aussi : Affaire Novès. La FFR affirme qu’elle ne fera pas appel après avoir été condamnée

Enfin, le fait que la FFR ne décide pas d’interjeter appel démontre sa satisfaction face à un tel jugement (et ça vaut pareil pour Guy Novès qui ne fera pas appel). En faisant appel, elle s’exposait à une condamnation plus lourde. Mais il n’était pas impossible que le jugement définitif ne soit rendu que début 2021. À ce moment-là, la présidence de la FFR pourrait ne pas être la même (les élections ont lieu fin 2020).

Désormais, chacun peut tourner la page et regarder droit devant. Et si en fait, tout le monde était content ?  


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