
Christine Gavini-Chevet a été nommée rectrice de la région académique de Normandie, lundi 1er avril 2019. (©Capture d’écran France 3 Limousin)
Denis Rolland ne verra pas l’aboutissement de la fusion des académies de Rouen (Seine-Maritime) et de Caen (Calvados). Premier « super-recteur » de la région académique de Normandie, nommé en novembre 2017, il devait mener à bien la fusion des deux académies, prévue pour 2020. Mais, en pleine contestation de ce processus par les syndicats, il a été remplacé, lundi 1er avril 2019, par Christine Gavini-Chevet.
Une normalienne proche d’Alain Juppé
La nouvelle a été publiée à l’issue du Conseil des ministres : Christine Gavini-Chevet en poste depuis mars 2018 à Limoges (Haute-Vienne), a été nommée rectrice de Normandie. Âgée de 53 ans, elle a été diplômée de Sciences Po Paris et d’un doctorat en sociologie de l’École normale supérieure.
Elle a été une conseillère d’Alain Juppé, quand il était le patron de l’UMP en 2002, où elle a été directrice des études du parti. Elle a ensuite travaillé, en 2004, avec Jean-Pierre Raffarin alors Premier ministre, relate Acteurs Publics. Elle est revenue vers Alain Juppé en 2010, devenu ministre des Affaires étrangères. En 2012, elle était directrice des relations internationales des ministères de l’Éducation et de la recherche.
« Un signe de fermeté » pour les syndicats
Le profil de cette nouvelle rectrice « ne correspond pas du tout » aux attentes des syndicats de l’académie de Rouen, nous indique Brigitte Bastard, représentante hors syndicats du personnel rouennais. « C’est un signe de fermeté du gouvernement, qui se montre inflexible », déplore-t-elle. Elle explique :
Si le gouvernement lâche pour Rouen et Caen, il lâche pour toutes les académies. S’ils lâchent maintenant, ils sont morts. Pour nous, ce n’est pas une bonne nouvelle.
Le départ de Denis Rolland « était dans les tuyaux », selon Brigitte Bastard. Un départ qui « montre l’impasse dans laquelle se trouve le processus de fusion », a tweeté le syndicat Snes-FSU. « Il a été débarqué car il n’y avait plus de dialogue », pointe Brigitte Bastard. Selon la fonctionnaire, « le mal-être du personnel s’accroît ».
Le départ de @Rolland_Denis montre l’impasse dans laquelle se trouve le processus de fusion. Les personnels doivent continuer à se mobiliser pour dire #nonàlafusion #Rouen #Caen
— SNES FSU Rouen (@SNESFSURouen) April 1, 2019
Et pour l’instant, il n’y a rien pour les rassurer. « Denis Rolland nous a assuré qu’on ne perdrait pas de poste avant 2022. En fait, on en perd dès septembre 2019, puis en janvier 2020… », liste Brigitte Bastard. Tous sont en attente de l’arrivée de Christine Gavini-Chevet : « On va attendre de voir, mais on continue. »
Le @SNESFSURouen souhaite la bienvenue à @GaviniChevet et espère que notre nouvelle rectrice saura se souvenir de l’existence d’ @acrouen et écouter les personnels de l’Education Nationale #nonàlafusion #bienvenueenNormandie
— SNES FSU Rouen (@SNESFSURouen) April 1, 2019