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Phare de la Jument : une étude sur les vagues extrêmes

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Du matériel de point a été installé sur la galerie du phare de la Jument. Crédit : Mickael Accensi, Ifremer.

Du matériel de point a été installé sur la galerie du phare de la Jument. Crédit : Mickael Accensi, Ifremer.

Le phare de la Jument, près de l’île d’Ouessant, a été choisi pour mener un programme de recherche sur les vagues extrêmes et leur impact sur les énergies marines renouvelables.

Lorsqu’une tempête s’annonce au large de la Bretagne, les photographes de mer n’hésitent pas à embarquer à bord d’un hélicoptère pour le phare de la Jument, près de l’île d’Ouessant. Ils savent qu’ils y capteront de magnifiques images de vagues immenses s’abattant sur ce phare situé en première ligne. 

Jean-François Filipot, physicien de l’océan à France énergies marines, explique :

Le phare de la Jument est effectivement très exposé aux vagues de tempête. La Mer d’Iroise est très agitée. En plus, il y a beaucoup de fond à cet endroit-là. 

Pour le projet Dime

L’institut brestois a aussi choisi le phare de la Jument pour le projet Dime. Celui-ci vise à mieux connaître les états de la mer en cas de tempête afin d’optimiser le dimensionnement des systèmes de récupération d’énergies renouvelables (éoliennes et systèmes houlomoteurs).

France énergies marines coordonne ce projet qui réunit 17 partenaires publics et privés (dont Ifremer, le Shom, l’UBO, Sabella…). Le budget se monte à 1,7 million d’euros sur trois ans.

Reconstituer les vagues en 3D

Dime a débuté à l’hiver 2017. Le phare de la Jument a été équipé d’un profileur de courant, d’un système stéréoscopique de caméras (sur la galerie du phare), d’un radar, d’accéléromètres, de capteurs de pression…

Tous ces instruments permettent de reconstituer les vagues en 3D, de cartographier le champ des vagues, de mesurer les déplacements du phare.

Une vague de 24,60 mètres

« Au cours de cet hiver 2017-2018, on a enregistré une vague de 24,60 m. Nous avons eu des tempêtes relativement classiques », indique Jean-François Filipot. Les capteurs ont mesuré que les grosses vagues provoquaient un déplacement de 0,5 cm du haut du phare. Le phare résiste bien à ces énormes chocs.

Ce qui n’a pas toujours été le cas. En 1911 alors qu’il vient d’être mis en service, une tempête fait vibrer le phare et déborder la cuve à mercure. Les vitres de sa lanterne se fendent. Quelques années plus tard, des travaux de soubassement rendent l’édifice plus solide.

Le projet Dime va donc permettre de mieux connaître ces vagues extrêmes, d’améliorer leur prédictibilité et les déformations occasionnées sur les édifices.

Jean-François Filipot précise :

Les ingénieurs pourront ainsi mieux concevoir les éoliennes ou les systèmes houlomoteurs. Faut-il les renforcer ? Pas si sûr. Les résultats de l’étude le diront.

Dime s’achèvera en 2020. Le chercheur espère relancer un nouveau programme sur une éolienne en mer, cette fois.

 


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