
Hubert François-Dainville (à gauche), le président d’Handi Val de Seine, et Charline Avenel (au centre), rectrice de l’Académie de Versailles, ont officialisé le lancement de l’UEMA des Mureaux (Yvelines).
C’est un pas en avant pour l’inclusion des élèves autistes dans le milieu scolaire.
Le mardi 12 mars, une deuxième unité d’enseignement maternelle autisme (UEMA) vient d’être inaugurée dans les Yvelines, plus précisément à l’école Jean-Jaurès des Mureaux. La première a été créée en 2016 à Élancourt.
Sept élèves en classe
Cette nouvelle structure permet à sept enfants autistes, âgés de 3 et 4 ans, de se rendre quotidiennement à l’école.
Trois salles ont été aménagées par la mairie et l’association Handi Val de Seine pour répondre au mieux aux besoins sensoriels des enfants.
« On fait du soin dans les écoles, c’est original même si ce n’est pas évident, note Hubert François-Dainville, le président d’Handi Val de Seine. D’autres communes du territoire pourraient en avoir besoin. Le combat continue. »
Selon le maire des Mureaux François Garay, « 4 % de la population scolaire communale, soit 120 enfants, souffrent d’un trouble du spectre de l’autisme ». Le signe qu’il était urgent d’agir.
« À l’horizon 2022, on compte porter à sept le nombre de classes de ce type dans le département », ajoute Nicolas Péju, directeur général adjoint de l’agence régionale de santé Ile-de-France.
Comme dans une classe « classique », les jeunes enfants vont à l’école tous les jours de 9 h à 16 h 15. Sur place, ils sont encadrés par une enseignante spécialisée (voir encadré) et le personnel du Sessad (Service d’éducation spéciale et de soins à domicile) André-Larché.
« Il faut du temps pour accepter cette pathologie, confie Philippe, un parent d’élève. Il y a encore beaucoup d’efforts à faire car on est en retard en France. Mais ce projet-là est une chance. »
La conclusion revient à Charline Avenel, la rectrice de l’Académie de Versailles.
« Des avancées il y en a, mais ce n’est jamais assez ! »
« Beaucoup de progrès en deux mois »
Hélène Alfier est l’enseignante spécialisée de l’UEMA de l’école Jean-Jaurès. Elle a exercé pendant plusieurs années dans une structure similaire du côté d’Éragny (Val d’Oise) et dans une classe Ulis à Poissy. Elle explique que les sept enfants de l’unité (originaires de Triel, Vernouillet, Les Mureaux, Épône, Poissy et Achères) se sont bien acclimatés depuis leur arrivée en décembre. « On ne s’attendait pas à une telle réussite en si peu de temps. Les enfants ont fait beaucoup de progrès en deux mois. Ils sont contents d’être là, ont le sourire le matin et prennent du plaisir sur les différentes activités. »
Autour d’Hélène Alfier, une équipe de professionnels composée de trois éducateurs spécialisés, un psychologue et un psychomotricien intervient régulièrement. « Les pratiques sont différentes mais le programme est le même que dans une classe classique, reprend l’enseignante. Ce n’est pas facile car on se retrouve en face d’enfants qui n’avaient jamais quitté leurs parents et découvrent donc la collectivité. En tant qu’enseignant, il faut se remettre en cause très souvent et sans cesse créer de nouvelles choses. »