
Issue d’une famille d’artistes, Christine Martin chez elle, à Léhon, avec ses tableaux en tissu et les trois coloquintes qu’elles conservent, les autres étant vendues.
LPB : Quand a démarré votre virus artistique ?
CM : Toute petite, j’étais douée en dessin et pour la peinture à l’école. Au collège, je me suis mise au théâtre, et à 14 ans, j’ai reçu en cadeau une mallette de peintures à l’huile. Sculpteur, peintre et acteur de théâtre, dont il a obtenu le premier prix à Rome, mon grand-père est sans aucun doute pour quelque chose dans mes passions. Mon père était aquarelliste, et ayant eu connaissance des œuvres de chacun, j’ai donc pris le relais.
Vous avez donc débuté dans la peinture ?
Effectivement, dans la peinture à l’huile que j’ai vraiment développée à la quarantaine, une peinture figurative en autodidacte, faite de paysages, natures mortes et marines. J’ai commencé à exposer aussi. Plus tard, j’ai voulu me démarquer, en m’orientant vers la peinture en relief à l’acrylique, avec des tableaux faits d’encadrements originaux, bois flotté, planches de caisses en bois. J’ai peint des portraits d’enfants, d’hommes et de femmes, puis j’ai décoré des portes intérieures.
Puis est venu le temps des coloquintes ?
C’est au cours d’un séjour chez des amis, qui géraient un immense potager dans le Lot-et-Garonne, que je suis tombée amoureuse des coloquintes cultivées sous différentes formes. Revenue avec un sac entier de ces végétaux de la famille des cucurbitacées, j’ai eu l’idée de les peindre pour les fêtes de Noël, en forme rigolote de clowns au profit de mes petits-enfants. J’ai développé ce concept qui a un succès fou lors des marchés de Noël ou dans les expositions.
Ces végétaux prennent vie en fait ?
En effet, les clowns ont tous deux visages opposés, l’un souriant et l’autre plutôt grincheux. Certains enseignants s’en servent en classe pour faire passer des messages. Je passe deux couches de peinture et une couche de vernis, et décore mes clowns avec des boutons, des yeux en verre afin de leur donner vie, en environ huit heures de temps. Mais je réalise aussi des lucioles et des chouettes, des veilleuses pour enfants, mais aussi des thèmes variés comme des Bretons ou des Chinois, avec ces végétaux solides.
Les idées ne manquent pas et vous avez plusieurs cordes à votre arc ?
Marrant pour l’archer que je suis, effectivement j’aime bien me creuser la tête, chercher à produire des nouveautés. Ainsi, je me suis lancée dans la réalisation de tableaux en tissu en réalisant des masques, des visages, des tableaux semi-abstraits. J’anime d’ailleurs des ateliers sur des tableaux en 3D à Trélivan, qui affichent complet. Le tir à l’arc et la photographie sont deux autres passions. Elles me canalisent…
recueilli par Thierry Giordana (CLP)

Gros plan sur deux clowns exposés dans la galerie d’artistes de Leroy-Merlin de Dinard. (©Le Petit Bleu des Côtes d’Armor)
En savoir plus : au 06 20 65 55 38.