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Côtes-d'Armor : avec la télémedecine, Paimpol soigne à domicile

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Les médecins de ville et les infirmières libérales peuvent désormais envoyer des photos des plaies des patients, via une messagerie sécurisée, aux médecins et infirmières experts du service plaies et cicatrisation du centre hospitalier de Paimpol. Une réponse avec recommandations sur les soins et examens à prodiguer leur sera adressée dans un maximum de 48 heures.

Les médecins de ville et les infirmières libérales peuvent désormais envoyer des photos des plaies des patients, via une messagerie sécurisée, aux médecins et infirmières experts du service plaies et cicatrisation du centre hospitalier de Paimpol. Une réponse avec recommandations sur les soins et examens à prodiguer leur sera adressée dans un maximum de 48 heures.

Depuis le 1er mars, les médecins et les infirmiers libéraux des Côtes-d’Armor peuvent demander l’avis d’un médecin spécialiste du service hospitalier plaies et cicatrisation de Paimpol, depuis leur cabinet ou bien depuis le domicile des patients.

Une réponse leur parviendra sous 48 heures.

Un gain de temps considérable pour la cicatrisation là où, il y a encore quelques années, il fallait parfois deux à trois ans pour une prise en charge efficace…

« Au lieu d’aller voir 10 spécialistes… »

On ne parle pas là de petites éraflures mais bien de lésions douloureuses et handicapantes, d’origine traumatique (coupure, accident) ou chroniques (en raison de maladies comme le diabète, l’insuffisance veineuse et artérielle).

Avec en plus, certains facteurs qui peuvent freiner leur cicatrisation comme la dénutrition, une maladie ou certains médicaments.

le Dr Cécile Moisan, chirurgien vasculaire, qui contribué au lancement en 2014 du service « plaies et cicatrisation » à Paimpol, observe : 

Chaque plaie a une cause, nécessite un diagnostic et un traitement spécifique pour chaque patient. C’est une médecine à part entière qui n’était pas reconnue comme telle avant en France.

Pionnier en Bretagne, il place le patient au cœur d’un dispositif avec kyrielle de spécialistes autour (angiologues, nutritionnistes, etc.) :

Au lieu d’aller voir 10 spécialistes, avec la perte de temps et de coût que cela représente, ils sont tous autour de lui.

« Il fallait passer un nouveau cap »

Ce service innovant allie prise en charge des cas lourds au centre hospitalier de Paimpol (20 lits), consultations externes, télé-expertise avec le centre hospitalier de Saint-Brieuc (médecins en temps partagé) et prise d’images pour les patients hospitalisés à domicile par l’équipe d’infirmières « les plaies mobiles ».

MAis, selon Bruno Gézéquel, directeur qualité de l’hôpital,

tout ce dispositif restait jusqu’à aujourd’hui d’hôpital à hôpital. Pour encore plus d’efficacité, il fallait passer un nouveau cap en lançant un dispositif pour y associer médecins et infirmières libéraux.

L’objectif étant toujours de gagner du temps pour la cicatrisation, sachant que les plaies touchent 5 % des plus de 65 ans et que 70 % d’entre eux ne sont pas « transportables ».

Dans un délai de 48 heures

Après un galop d’essai par SMS en 2018 avec les médecins de ville et infirmiers (plus de 1000 envois), l’hôpital lance donc une messagerie sécurisée qui permet aux infirmiers et médecins de ville d’envoyer des demandes d’avis avec photos.

Dans un délai maximum de 48 h, les experts du centre de cicatrisation (médecins et infirmières) donnent des recommandations sur les soins à prodiguer, les examens à réaliser ou bien conseillent et facilitent la prise de rendez-vous chez le spécialiste compétent.

Ils peuvent aussi surveiller à distance l’évolution des plaies complexes et convoquer au bon moment des patients qui nécessitent des greffes de peau, sans perte de temps.

Cette interface est portée par trois médecins du service hospitalier (le Dr Moisan, chirurgien vasculaire, le Dr Simon, diabétologue, le dr Wiser, spécialiste en cicatrisation) et cinq infirmières qui ont bénéficié d’une formation spéciale.

« La télémédecine n’éloigne pas les gens du soin mais  les rapproche »

Un poste d’infirmière à mi-temps a été financé par l’Agence Régionale de Santé (ARS) pour former les infirmières libérales à ce nouveau dispositif. « Sur les 1000 exerçant sur le département, 180 ont déjà ouvert un compte » recense Patrick Gézéquel, directeur des soins qui encourage le développement de la télé-expertise.

Pour lui,

la télémédecine n’éloigne pas les gens du soin mais au contraire les rapproche. Elle n’est pas que palliative à la démographie médicale, elle permet surtout compétence, complémentarité et efficacité. 

Elle permet de faire des économies en temps de soin, de transport et… de cicatrisation.


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