
La dernière astreinte pour Claude Le Garff (à droite), ici en compagnie du chef de centre, Bruno Taton.
Depuis trente-trois ans, Claude Le Garff risquait sa vie pour sauver celle des autres.
Le jeudi 28 février, le sapeur-pompier volontaire a troqué un emploi du temps rythmé par les astreintes et les départs pour une existence un peu plus paisible.
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Alors, pour marquer l’événement, à l’occasion de cette dernière astreinte, une surprise l’attendait à la caserne.
Le capitaine Bruno Taton, chef de centre, avait convié ses collègues à une petite cérémonie amicale et non officielle.
L’esprit d’équipe des pompiers
« J’ai démarré le 1er août 1986 et depuis, je suis resté fidèle au centre de secours de Goudelin » a souligné le sapeur-pompier.
Si à l’époque de ses débuts, « on apprenait bien souvent sur le tas », Claude a donné de son temps sans compter, de jour comme de nuit, et s’est donné les moyens pour suivre les formations !
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Et il a gravi les échelons pour être promu caporal en 1989, sergent en 1992, adjudant en 2009 et adjoint au chef de centre, puis adjudant-chef en 2012.
Claude a aussi brillamment porté les couleurs des sapeurs de Goudelin lors des cross départementaux des pompiers, avec quelques qualifications pour les nationaux.
Arrête-t-il parce qu’il en a assez du bip d’astreinte ?
« Pas du tout, j’aurais aimé rester mais mes obligations professionnelles et familiales me demandent davantage de temps » souligne celui qui appréciait aussi « l’ambiance et l’esprit d’équipe des pompiers ».
Est-ce qu’avec le temps on finit par « s’habituer » aux interventions difficiles ? « On a un cœur comme les autres, alors, non, on ne s’habitue pas », déclare Claude Le Garff.
« Tu as été le meilleur ! »
Le chef de centre, le capitaine Bruno Taton, n’a pas caché son émotion de voir Claude raccrocher car, « nous sommes complices et collègues depuis plus de trois décennies. Nous partageons les mêmes souvenirs d’interventions, des souvenirs heureux mais aussi des souvenirs tragiques. Tu étais toujours disponible et volontaire. Sans mettre à mal tes collègues, tu as été et tu resteras pour moi le meilleur ».
Pas simple donc de tourner la page, pas simple de rendre son bip et de passer devant la caserne sans s’arrêter !
« Quand je verrais les collègues partir sans moi, je pense que c’est là que je me dirai, c’est fini ! » a commenté le sapeur-pompier, avant d’inviter ses collègues « à savourer le temps passer ensemble, à penser à la pérennité du centre, à fédérer… »