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Une chanson sur le quotidien des blouses blanches

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Maxime Dro chante le « blues blanches », clip dans lequel ont participé 85 personnels hospitaliers d'Eaubonne et Pontoise.
Maxime Dro chante le « blues blanches », clip dans lequel ont participé 85 personnels hospitaliers d'Eaubonne et Pontoise.

Plus d’un million de vues et pas loin de 34 000 partages. Le clip des « blues blanches », interprété par Maxime Dro, a suscité un véritable succès sur Internet, auquel ne s’attendait pas cet infirmier des urgences du centre hospitalier Simone-Veil, à Eaubonne. « Je suis un peu étonné, confie l’infirmier-artiste, auteur, compositeur et interprète. Visiblement, ça a touché les gens. Je suis content. J’avais déjà diffusé des clips sur YouTube, des trucs plus marrants, ça n’avait pas aussi bien marché ! »

Diplômé d’État depuis 2005, Maxime Dro, 36 ans, exerce depuis douze ans à l’hôpital d’Eaubonne. Le quotidien de la blouse blanche, cette foule d’expériences et d’émotions, bonnes et moins bonnes, il a eu envie un jour de les partager avec le plus grand nombre.

Le quotidien des « antihéros »

La chanson parle de la vie « derrière ces murs » de ces « antihéros » , « armée en blouses blanches, aux coeurs bien accrochés », et les difficultés à exercer un métier où on est amené à côtoyer des situations parfois dramatiques. « Je prends de la distance, je vois de la souffrance, des cancers des démences ; j’ai vécu la violence, des patients dans l’impatience, des coeurs s’arrêter, des anges passer.»

Puis ce refrain : « J’ai vu, je vis, je vois, comme vous, comme toi, la blouse blanche que j’ai sur moi, ne me rend pas plus fort que toi ». La chanson parle aussi « de ces personnes qui attendent pendant des heures dans des brancards alignés dans des couloirs », « la médecine et ses doutes, ses limites de diagnostic, ses erreurs », et puis aussi du « burn out ». On entend les voix-off de reportages consacrés à des mouvements sociaux d’infirmiers en grève, où sont évoqués « une charge de travail de plus en plus lourde, des plannings modifiés à la dernière minute, des violences, des personnels non remplacés, la dégradation des conditions de travail, des personnels épuisés qui craquent ».

« Pas un message de révolte, mais un vécu »

Défilent dans le clip médecins, assistants sociaux, aide-soignants, brancardiers, infirmiers… Ils sont 85 à poser face caméra. Les mines blafardes, fatiguées, les regards baissés. Quelques rares sourires… Le clip finit par une scène de déchocage puis le bip sans fin d’un arrêt du coeur… « Je n’ai pas voulu exprimer un message de révolte mais parler d’un vécu, j’ai sans doute écrit cela à un moment où c’était difficile », confie l’auteur, qui évoque aussi « les joies et les bonnes choses » du métier. « Le message, c’était de dire qu’on est des êtres humains et qu’on ressent les choses, je voulais mettre en avant le côté humaniste », explique Maxime Dro, qui a été touché par toutes les marques de sympathie et les commentaires laissés sur sa page Facebook. « Il y en a beaucoup, je répondrai à chacun ».

« Maxime est quelqu’un de sensible. J’ai trouvé son texte touchant et traduisant bien ce qu’on peut vivre, c’est pour cela que j’ai accepté de participer », explique Béatrice, une amie et collègue de travail, infirmière dans le même service. « Ce n’est certes pas tous les jours facile mais ce n’est pas non plus de la souffrance au quotidien, même si tout ça correspond à une réalité. Chacun perçoit aussi les choses de façon différente.»

https://www.facebook.com/maxime.dro

Du côté de la direction de l’hôpital Simone-Veil, on explique que la diffusion du clip n’a pas posé problème dans la mesure où « l’hôpital n’était pas identifié ni visé, explique la directrice adjointe Pascale Hoang. On y voit une démarche artistique, et bien-sûr aussi l’expression d’un malaise, mais qui est du ressort national. La description qu’il fait est transposable dans de nombreux services d’urgences de France, même si on entend la situation vécue. Nous menons d’ailleurs un chantier de réorganisation aux urgences visant à une prise en charge différente selon les degrés de gravité et visant à limiter les temps d’attente autant que possible ». La direction a découvert aussi à travers ce clip l’expression d’un « talent interne » qu’elle aimerait « exploiter par ailleurs ».


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