Au début, il ne s’agissait que d’une petite maison familiale avec quelques animaux (lapins, chèvres et une vache). Aujourd’hui, la ferme de la Butte-Pinson accueille régulierement des groupes scolaires pour favoriser l’éveil des sens des enfants. En 2009, Julien Boucher, le directeur d’exploitation, s’approprit la ferme avec la volonté de s’implanter sur le territoire et de développer un lien avec les habitants. La ferme pédagogique est alors lancée en partenariat avec l’Aev (Agence des espaces verts) à laquelle appartiennent la maison et ses terres.
Structure d’accueil pédagogique
À l’arrivée du directeur d’exploitation et de son équipe, les activités et animations se sont développées autour des animaux en direction des écoles et de tous les publics. « On vise toutes les écoles du département mais c’est ouvert à tous, aux enfants de tous les âges », déclare Jacky Berton directeur adjoint et conseiller pédagogique de la ferme. Depuis peu, l’exploitation intervient aussi dans l’aide à la réinsertion des personnes sous main de justice. Une des raisons pour lesquelles le lieu accueille le public seulement les premier dimanche du mois. « Pour que ce soit encadré, on ne peut pas ouvrir au public tous les jours de la semaine », explique Franck Berton.
Des activités ludiques
L’établissement compte aujourd’hui vingt-quatre moutons, deux vaches, un âne, une quinzaine de chèvres, deux cochons, une quinzaine de lapins, environ trente poules, quatre oies et des poussins. Lors de leur visite les enfants feront le tour de tous les enclos, clapiers et maisonnettes afin d’en apprendre plus sur chacun des animaux. Pour les groupes scolaires, la visite dure une heure et demie et comprend la découverte de l’ensemble de l’espace ainsi que plusieurs activités ludiques. « Ce qui est mis en avant c’est le toucher des animaux. Éventuellement faire sortir l’âne et faire monter les enfants dessus, sortir les lapins et les faire marcher sur les genoux des enfants. Ou aussi prendre un poussin et le mettre sur la tête de l’un d’entre eux », explique Svetlana Gouzvinski, conseillère en insertion. « Parfois, on fait en sorte de les laisser faire des tâches de la ferme que nous n’avons volontairement pas effectuées, comme nourrir les moutons ou les chèvres par exemple », ajoute-t-elle.
Sensibilisation à l’environnement
Faire des caresses, prendre des photos… Plusieurs moyens d’approcher tous les animaux sont mis en œuvre avec le personnel et les bénévoles de la ferme. Les bêtes sont récupérées par une association qui porte secours à des animaux maltraités ou en fin de vie. Il y a une soigneuse animalière à la ferme et un vétérinaire qui vient de Franconville pour surveiller la santé des animaux. Les groupes peuvent aussi mener les moutons en pâture dans le parc régional, juste en dessous. « On définit des parcelles à la Butte-Pinson. Les barrières sont mobiles et on emmène régulièrement les moutons paître pendant une semaine pour tondre la pelouse », explique Jacky Berton. C’est le principe de l’éco-pâturage, il n’y a plus besoin de tondeuse ! Il y a aussi quelques activités qui s’ajoutent à la visite : la fabrication d’épouvantails, la cuisson du pain dans le four à pain ou de la teinture sur laine de mouton : « On garde la laine après la tonte et on explique tout ce à quoi elle peut servir. C’est une activité très demandée par le personnel éducatif », déclare Franck Berton.
Dans l’espace potager créé récemment, une explication est faite autour des boutures et les enfants peuvent repartir avec des pots et des semences. Une activité autour du tri sélectif a aussi été développée avec des informations sur la durée de vie des différents déchets. Tout est dans le respect de la nature : « On sensibilise les jeunes sur la récupération d’eau car on récupère l’eau de pluie pour ne pas gâcher l’eau potable que l’on n’utilise que pour le personnel et les animaux », ajoute Svetlana Gouzvinski.
Océane DESAUTEL
Infos : La ferme accueille le public les premier week-end du mois, les prochaines portes ouvertes auront lieu les 2 et 3 septembre. Rens. : lesfermiersdelafrancilienne.fr Téléphone : 09 73 55 47 58. Adresse : 16, rue Suzanne-Valadon
Manque de main-d’œuvre
Le fonctionnement de la ferme se base sur de la récup’ de nourriture et de matériaux de construction. « Heureusement que l’on n’achète rien pour manger ! », précise Franck : « On récupère une tonne de nourriture par jour pour les animaux et les gens qui travaillent dans la ferme. Beaucoup de légumes et de fruits. En ce moment, c’est la Croix-Rouge qui nous livre les invendus.» L’établissement a établi des conventions avec certains supermarchés de la région et reçoit l’aide de l’association Phénix. La ferme a des difficultés pour avoir des fonds. Elle est subventionnée par le Département et obtient une aide pour l’accueil des personnes sous main de justice. La participation des groupes scolaires permet juste un financement à hauteur de 10 à 15 % des besoins de la ferme : « On manque de matériel humain », déclare le directeur adjoint.