Jean-Baptiste Campagne, le directeur général de Logis social du Val-d'Oise, présente le plan et la nature de la transformationdes Louvrais, que le bailleur social et la Ville, entre autres, tentent de sortir de la liste des quartiers de la politique de la ville (Qpv). En bas : l'actuelle résidence Pépinière et une perspective du projet de sa réhabilitation. -
C’est un projet titanesque qui va transformer la vie de milliers d’habitants du quartier des Louvrais. Pour un coût estimé à 52 millions d’euros, 904 logements administrés par Logis social du Val-d’Oise, bailleur social installé dans le quartier des Cordeliers, vont être réhabilités ces six prochaines années.
Plus gros chantier depuis… 1925 !
Il s’agit du deuxième coup de jeune du quartier depuis la pose de sa première pierre, en 1968, sachant que le premier lifting, en 1988, n’avait concerné « que » 504 appartements. « C‘est le plus gros chantier et la plus grosse réhabilitation depuis la création de notre société, en 1925 », confie Jean-Baptiste Campagne, le directeur général de Logis social du Val-d’Oise. Le record de la précédente opération du même type : la réfection de 660 logements à Marcouville, qui s’était achevée en 2012, est donc largement battu.
Espaces verts, parkings et sécurité
« Avec le soutien de la Ville, notamment au niveau de la délivrance des permis de construire ou de la politique en matière d‘urbanisme, nous nous sommes projetés sur l‘ensemble du quartier pour obtenir une véritable harmonie architecturale », note Jean-Baptiste Campagne. L’objectif commun du bailleur social et de la Ville est clair : « essayer de requalifier le quartier ». Autrement dit : sortir Les Louvrais de la liste des 1 296 quartiers de la politique de la ville (Qpv) de France métropolitaine, définis selon la moyenne des revenus de leurs habitants. « Nous prévoyons d’aménager davantage d‘espaces verts, de places de stationnement et de sécurité », insiste le directeur général de Logis Social du Val-d’Oise.
Moins de charges
Une autre amélioration considérable en perspective sera d’ordre «énergétique», soit à la fois d’ordre environnemental et économique. « La réhabilitation va nous permettre de répondre aux normes des bâtiments basse consommation (Bbc) en diminuant de 37 % la dépense de kilowattheure sur l‘ensemble des appartements de Lsvo, ce qui signifie que les charges des locataires vont diminuer ! », promet Jean-Baptiste Campagne.
« L’objectif est d’essayer de requalifier le quartier »
Le premier coup de pioche devrait être donné d’ici à fin 2017, « voire début 2018 ». Les travaux vont s’étendre sur six ans. La première résidence concernée sera celle dite Bretagne (40 logements et 42 places de parking) ; puis Île-de-France & Provence (112 logements, 70 places) ; Flande (138 logements, 154 places) ; Pépinière (104 logements, 109 places) ; Alsace (64 logements, 56 places) ; Gascogne (95 logements, 127 places) ; Schuman (93 logements, 96 places) et le foyer de jeunes travailleurs (13 logements et 124 chambres). Les résidences Cordeliers (46 logements, 12 places) et Fontaine (212 logements, 163 places) du quartier voisin font également partie du programme.
Ce grand coup de jeune du quartier s’ajoute à la rénovation de la piscine intercommunale des Louvrais par l’agglomération de Cergy-Pontoise. Coût estimé de l’opération : 2,8 millions d’euros.
La nature des travaux a d’ores et déjà été décidée par le bureau d’étude technique nommé par Lsvo, qui pilote le cabinet d’architecte en charge du projet. À l’intérieur, les portes palières des logements seront changées, l’électricité et la ventilation mécanique contrôlée (Vmc) vont être entièrement refaites, les fenêtres de désenfumage vont être remplacées dans les cages d’escaliers et des sas vont être installés dans les halls de chaque immeuble. À l’extérieur, les menuiseries et les garde-corps des balcons seront également remplacés. L’isolation thermique des façades et l’installation de doubles vitrages et des cadres en Pvc figurent aussi au programme. « Nous allons poser, sur chaque bâtiment, une grande antenne commune qui permettra de capter l‘intégralité des chaînes télé du monde entier, sans être obligé d’utiliser un satellite ou autre appareil d‘appoint », souligne Jean-Baptiste Campagne, le directeur général de Logis social du Val-d’Oise. Dernier détail technique, certains bâtiments vont même être rehaussés, comme les résidences Pépinière et Schuman. « Les matériaux utilisés seront le zinc pour l‘isolation, mais aussi des briquettes, à l‘extérieur, pour limiter l‘usure liée aux agressions environnementales », précise Jean-Baptiste Campagne.
Et pour se garer alors ?
Enfin, pour tenter d’élaborer une réponse à LA question qui fâche à Pontoise : celle qui concerne le stationnement, les parkings des résidences concernées seront aussi repensés, au même titre que les espaces verts. « Nous allons privatiser les places pour les locataires et réorganiser les tracés au sol. L’objectif étant de gagner des emplacements et d’aménager des places réservées aux personnes en situation de handicap, sans raboter sur les espaces actuels », indique le directeur du bailleur social. « Un vrai casse-tête », admet-il. À moins d’aménager un parking supplémentaire en sous-sol aux Louvrais, il sera, en effet, bien difficile de résoudre tous les soucis liés au stationnement. Affaire à suivre…
Un projet de parking en sous-sol en face de la tour de la rue de Bourgogne pourrait apporter un début de solution.
