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Le conseil municipal aurait pu ne pas avoir lieu ! Les élus de l’opposition d’Alternative citoyenne pour Beauchamp ont exprimé leur souhait de « quitter le conseil pour reporter la séance », suivis par Beauchamp Renouveau, l’autre liste d’opposition. L’initiative a fait flop, puisque Francine Occis, maire (Dvd) de Beauchamp avait la majorité. « Nous comptons 17 conseillers, au lieu de 21, désormais. Le conseil municipal est à 25, nous avons la majorité à 13, détaille l’édile. Si vous souhaitez quitter la séance, je ne vous en empêche pas, mais le conseil aura bien lieu. » Françoise Nordmann (Lr), chef de groupe de Beauchamp Renouveau, pense à « demander de nouvelles élections. »
Renouvellement de soutien
Après les démissions, le 8 mars, de Colette Auzemery, Danièle Idjakiren, Jacques Lecureur, et Jacques Soller, anciens adjoints, « pour politique autoritaire du maire », et, fin mars, de Rose-Marie Valente, et Gérard Contentin, conseillers municipaux, les élus de la majorité ont souhaité « affirmer et renouveler [leur] soutien à [leur] maire Francine Occis ». Pour faire taire les affirmations de politique solitaire du maire, ils ont souligné : « Notre mode de fonctionnement a toujours été éminemment collégial. » Finalement restée, l’opposition s’est adressée à Francine Occis, en lui demandant : « Pensez-vous aller jusqu’au bout de votre mandat ? ». Une question restée sans réponse.
Refaire la majorité
Le conseil a alors adopté le passage de conseillers délégués à adjoints de Florence Hammache, 5e adjointe déléguée aux affaires scolaires et périscolaires ; Patricia Binzenbach, 7e adjointe ; Michel Pelamourgues, 8e adjoint délégué au protocole et à la mémoire, et Alain Carrel, 6e adjoint délégué à la culture. Alexandra Avet-Gaignière, et Florence Gerbault ont été nommées conseillères municipales.
Suppression de l’Oms ?
Un autre point qui a également animé le conseil municipal : la suppression des subventions à l’Office municipal des sports (Oms). Une décision de Francine Occis qui a poussé Rose-Marie Valente, et Gérard Contentin à la démission. « L’Oms existe depuis 1971, je suis son président depuis 2010, a expliqué Gérard Contentin. Nous oeuvrons chaque année pour organiser des manifestations sportives et culturelles pour la commune. J’ai essayé de dialoguer avec Francine Occis, mais elle a refusé de revenir sur sa décision. Cela ne m’intéresse donc plus d’occuper un poste où je ne peux pas prendre seul les décisions. » Un point de vue partagé par Rose-Marie Valente, qui déplore « le manque d’écoute de la maire sur certains sujets. » Ce qui a poussé Francine Occis à ne plus allouer de subvention à cet office, c’est que « les animations organisées n’ont plus de rapport avec le sport. Nous ne pouvons pas donner l’argent du contribuable à une organisation qui ne respecte pas ses activités, explique l’élue. Nous avons proposé à l’Oms de devenir une association qui ne soit plus spécialisée dans le sport. Mais le changement n’ayant pas été fait, nous ne pouvons pas leur allouer de subvention. » La maire a également insisté sur sa volonté « ne pas supprimer l’Office municipal des sports. »
Réponse de la majorité. « La parole est libre avec Francine Occis »
« Nous ne sommes pas là pour polémiquer. Nous voulons juste démontrer la bonne entente qu’il y a entre les élus de la majorité », soulignent Isabelle Merlaye, Pierre Andrieux, Véronique Aveline, Jean-Marc Roussel, Florence Hammache, Alain Carrel, Patricia Binzenbach, et Michel Pelamourgues, adjoints au maire. Après les démissions de quatre adjoints au maire, et deux conseillers municipaux, la politique de Francine Occis, maire (Dvd) de Beauchamp a fortement été critiquée.
« Nous nous réunissons chaque semaine lors du bureau municipal, et avant chaque conseil municipal, détaille Francine Occis. C’est là, qu’avec mes adjoints, nous faisons remonter les problèmes de la commune, et que nous prenons les décisions. Chacun peut s’exprimer, et cela va de soi, même quand il n’est pas en accord avec ma proposition. Parmi ceux qui ont démissionné, certains ne se sont jamais exprimés, ils n’allaient pas au dialogue. » Accusée de politique autoritaire, et de changement de comportement après avoir été élue, l’édile se défend. « Avant et après la campagne, on se rend compte de la réalité des choses. Il y a des décisions à prendre, et à assumer. » L’équipe municipale rappelle également « qu’un adjoint n’a pas le dernier mot sur les dossiers. C’est le maire qui prend la décision. La parole est libre avec Francine Occis, nous pouvons discuter avec elle, y compris quand nous sommes en désaccord. » Un exemple de débat où adjoints et maire étaient en désaccord : l’armement de la police municipale. « Le choix s’est porté sur le non-armement de nos agents. Certains souhaitaient être armés, ils sont donc partis dans d’autres communes. Aujourd’hui, nous n’avons certes plus que deux policiers municipaux, mais ce n’est pas une volonté. Nous recrutons des agents. »
Concernant d’éventuelles nouvelles élections, la perspective n’inquiète pas Francine Occis, « je serais, avec mon équipe, la première à partir en campagne. » En attendant, l’édile l’affirme : « la page est tournée, et nous repartons encore plus soudés qu’avant. »
Les élus démissionnaires.« Nous n’avions plus de responsabilités »
« Nous avons tous vécu des situations difficiles. Nous avons des délégations différentes, mais nos responsabilités ont été restreintes voire limitées à cause du comportement de Francine Occis, qui a été méprisante envers nous. » Démissionnaires le 8 mars dernier du conseil municipal de Beauchamp, Colette Auzemery, déléguée à l’animation de la ville ; Danièle Idjakiren, déléguée à l’action sociale, aux solidarités, aux personnes âgées ; Jacques Lecureur, premier adjoint, délégué à la modernisation du service public, aux sports, à la démocratie de proximité ; et Jacques Soller, délégué à la sécurité, la citoyenneté et à la circulation ont souhaité revenir plus en détail sur les raisons qui les ont poussés à prendre cette décision.
« Nous étions heurtés par les propos du maire, on a essayé de dialoguer calmement, car lorsque nous avons fait campagne avec Francine Occis, nous avions des projets pour la collectivité, mais nous n’avons pas été écoutés », déplorent les anciens élus.
Ces derniers dénoncent un comportement autoritaire de Francine Occis, « qui prenait les décisions seule, sans laisser aucune liberté à ses adjoints. Nous n’étions plus responsables de nos délégations. »
Un changement de comportement de la maire qui s’est opéré après les éléctions. « J’ai oeuvré pour sa campagne en 2014, détaille Colette Auzemery. Je me suis battue pour que notre liste, sans étiquette, recueille le plus de vote possible. Quand elle a été élue, elle m’a jetée comme un Kleenex usagé. J’ai l’impression d’avoir été manipulée. » Un sentiment partagé par Jacques Soller. « Lorsqu’elle a été élue, elle avait pour ambition de renforcer la police municipale, et de l’armer. Résultat, aujourd’hui, il n’y a plus que deux policiers municipaux. »
Élodie TAILLADE