« À mi-mandat, après trois années consacrées au redressement financier, notre budget sera consacré aux projets en direction des Argenteuillais », a souligné Xavier Péricat, premier adjoint (Lr) délégué aux finances, lors du débat d’orientations budgétaires qui se déroulait mercredi 1er mars en conseil municipal, à l’hôtel de ville. La Ville est sortie, en juin 2016, de son plan de redressement validé par le préfet.
Le plan d’apurement du déficit, consécutif au déficit de 17,3 M d’€ hérité en 2014 par la nouvelle majorité, a été achevé avec un an d’avance.
« Désendettement »
Mais Argenteuil, comme les autres communes, « continue de subir les effets du plan Valls », et participera, avec une diminution de 8,6 Md’€ de la dotation globale de fonctionnement en 2017, à réduire les déficits publics.
La Ville perdra autant chaque année jusqu’en 2020 : -40 M d’€ sur l’ensemble du mandat. Mais, insiste Xavier Péricat, « nous nous refusons à augmenter les impôts car ils ont déjà augmenté de 57% entre 2008 et 2014».
Avec 1 190€ en moyenne par foyer fiscal, Argenteuil se situe déjà 60% au-dessus de la moyenne des communes de plus de 100 000 habitants.
La Ville continuera cependant à faire « des efforts de gestion». Selon l’adjoint, Argenteuil est « sur la voie du désendettement, avec le rétablissement des épargnes».
La dette est « sécurisée » (Ndlr, eu égard aux emprunts toxiques) mais elle reste très importante, passant de 317 M d’€ en 2015 à 393 M d’€ en 2016. La commune a en fait hérité de 75% de la dette de la défunte agglomération Argenteuil-Bezons. Xavier Péricat espère ramener cette dette à 320 M d’€ d’ici à 2021. Elle doit déjà baisser de 1M d’ici la fin de l’année.
50 M d’€ d’investissements
Ce sont près de 50 millions d’euros d’investissements qui sont prévus en 2017, dont 20 consacrées aux opérations de renouvellement urbain au Val d’Argent et à Orgemont : réhabilitation de l’ex-parking d’intérêt régional, réaménagement des voies sous Dalle, construction du centre de loisirs Joliot-Curie, ouverture de la halle des sports Roger-Ouvrard et de la maison de quartier Joliot-Curie. Pour l’éducation : livraison en 2019 d’un nouveau groupe scolaire maternel et élémentaire de vingt classes au Val Notre-Dame. La rénovation complète de l’éclairage public, vétuste, par des ampoules à Leds moins consommatrices d’énergie et plus respectueuses de l’environnement pour 2M€, et un programme de voirie de près de 4M d’€.
Philippe Doucet (Ps), chef de file de l’opposition, lui, n’est pas convaincu et s’interroge sur «la sincérité des chiffres. Vous occultez le coût de la sortie de l’agglomération et l’intégration d’Argenteuil dans la coquille vide du T5. La Chambre régionale des comptes est en train d’établir la facture. On pourra alors en débattre ». Le député et conseiller municipal a pris « comme un hommage que, pour l’essentiel, vous finissiez les projets que nous avions engagés ».
« Une école en or »
Il a aussi parlé du projet d’école du Val Notre-Dame. « Avec un coût prévisionnel de 18 M d’€, ce sera une école en or massif. Avec un terrain fortement pollué, qui lui aussi est très cher ».
Xavier Péricat a démenti l’insincérité des chiffres. « Sur les projets, on est toujours dans les traces de quelqu’un, tout comme vous aviez repris les opérations de renouvellement urbain au Val d’Argent, un programme obtenu en février 2005 par Georges Mothron. Enfin, s’agissant de l’école au Val Notre-Dame, vous êtes assez culotté, car vous n’avez cessé d’autoriser des permis de construire dans ce secteur, sans aboutir à rien. »
Une petite phrase qui a eu le don d’énerver les élus de l’opposition. Rendez-vous le 28 mars pour le vote du budget.