Dans les allées désertes de la foire Saint-Martin, la Marseillaise retentit en ce samedi midi. «C’est moi qui ai décidé de la mettre, annonce fièrement un forain en montrant le haut parleur de son stand de confiseries. J’ai programmé aussi des chants patriotiques. C’est important aujourd’hui.»
Comme la France entière, les ambulants installés à Pontoise depuis la semaine dernière se sont réveillés, «choqués», mais aussi «en colère». «Si un de mes enfants ou de mes proches avait été tués ou blessés, je serais devenu fou», lâche l’un d’eux.
Ce matin, ils ont donc décidé de ne pas allumer les attractions. Une décision personnelle, alors que les services de l’état et les forces de l’ordre ne leur ont donné aucune consigne à suivre selon leurs dires.
«Personne ne nous en a obligés, nous n’avons reçu aucun message, ni de la police ni de la préfecture. Les gendarmes sont passés et nous ont dit qu’effectivement ça serait mieux de ne pas ouvrir. Mais nous ne comprenons pas non plus pourquoi dans ce cas là ce n’est pas pareil pour tout le monde. Les supermarchés, les cafés et les bars sont ouverts eux. Les forces de l’ordre ont contacté la placière et lui ont dit que le commissaire de Cergy devait passer nous voir. Nous attendons pour l’instant. Mais s’il ne vient pas, nous rouvrirons la foire. Nous sommes là pour divertir les visiteurs et ce serait bien après ce qu’il s’est passé hier.»