Le bruit des avions dans le collimateur. Depuis deux mois, une borne Bruitparif a pris racine sur le toit de la caserne des pompiers de Neuville-sur-Oise. Objectif : mesurer précisément le bruit des avions et livrer une photographie en temps quasi réel du trafic aérien qui occupe le ciel de l’ex-Ville nouvelle. Une première à Cergy-Pontoise. Depuis la réorganisation des couloirs aériens opérée en 2014, Cergy-Pontoise est davantage exposée au ballet des avions. Les habitants de l’agglo et ceux qui fréquentent l’Île de loisirs le savent bien : il n’y a jamais eu autant d’aéronefs au-dessus de leur tête. Sans que la situation cergypontaine soit comparable avec celle des territoires de l’est du Val-d’Oise, plombés par leur proximité avec l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle.
Suivre l’évolution du trafic
C’est pour déterminer l’impact de ce changement de trajectoire qu’Alexandre Pueyo, conseiller départemental Lr de Cergy II, a oeuvré en faveur de l’installation d’une borne Bruitparif à Cergy-Pontoise. En 2010, un dispositif similaire a été installé à Conflans-Sainte-Honorine, dans le quartier des Culs-Baillets. Le résultat est sans appel. « On a constaté suite à la modification des couloirs aériens un doublement du nombre de mouvements. On peut imaginer que c’est la même chose pour Cergy-Pontoise qui se situe dans le même virage emprunté par les avions », explique Fanny Mietlicki, directrice de Bruitparif, association spécialisée dans le bruit sous toutes ses formes, qu’ils soient ferroviaires, routiers, aériens et mêmes festifs, à l’échelle de l’Ile-de-France.
« Cette borne va permettre aux gens et aux associations d’obtenir une réponse à leurs interrogations. Quand ils seront réveillés en pleine nuit, ils sauront si c’est à cause du bruit d’un avion. Ils auront des données précises dont ils pourront se servir pour se plaindre. L’intérêt, c’est aussi de suivre l’évolution du trafic aérien sur le long terme », explique Alexandre Pueyo.
Les mesures effectuées depuis deux mois dessinent une première tendance. La nuit, les avions ne désertent pas le ciel cergypontain. Même si les décibels sont largement en deçà d’un seuil jugé critique. Par ailleurs, chaque jour, 36 avions en moyenne survolent l’agglo. Un trafic aérien qui connaît des pics à plus de 100 mouvements quotidiens. Pour établir un premier bilan significatif, les périodes les plus denses devront être analysées. « On attendra cet été pour voir les résultats », confirme Alexandre Pueyo. Des résultats qui sont désormais à la portée de tous. Il suffit pour cela de se connecter au site Internet de Bruitparif (www.bruitparif.fr) et de cliquer sur la borne de Neuville-sur-Oise. Avec en prime la possibilité d’écouter le bruit des avions qui transpercent le ciel cergypontain.