La Rd14 s’est invitée au dernier conseil municipal. La municipalité, qui veut faire émerger un centre-ville autour de cet axe, souvent saturé, avait voulu tester en février, pendant quinze jours, la mise en deux fois une voie du boulevard, entre l’avenue des Frances et la Zac des Copistes. Mais face à l’inquiétude et au mécontentement des commerçants, la mairie avait retiré son test.
L’élu demande une « grande concertation »
Modeste Marques, conseiller municipal (Lr) d’opposition, reprochant à la mairie l’absence de débat sur ce sujet, a demandé le coût de l’opération. « Pourquoi souhaitez-vous maintenir ce projet de requalification d’une portion de la Rd14 en centre-ville malgré l’opposition qu’il suscite ? » a-t-il aussi demandé au maire, avant de réclamer des précisions quant aux « engagements pris par la Ville (…) sachant que vous avez indiqué à plusieurs reprises que votre projet (…) était déjà engagé et qu’il n’était plus possible de revenir dessus. »
7 457,50 euros, c’est le coût pour le test, annulé, de la réalisation des panneaux « qui ont été détruits ». La municipalité a porté plainte et Jean-Noël Carpentier a d’ailleurs dénoncé des faits « extrêmement graves ».
L’occasion a été donnée au député-maire (Mdp) de justifier ce projet imaginé « depuis plusieurs années. L’agglomération a réalisé de longues études. L’État aussi a mis énormément d’argent. Il y a donc une volonté collective. Après, il y a des débats sur comment on requalifie… »
Il a rappelé que le Plan local d’urbanisme avait d’ailleurs été « révisé en ce sens en 2011. La Rd14 devenant une zone mixte, pouvant accueillir du commerce, du logement, des locaux d’activité et d’éducation, des bureaux. Nous avons des projets pour une école, des services à la personne, un cabinet médical… »
Jean-Noël Carpentier a reconnu que « la discussion ouverte avec l’ensemble des partenaires a suscité le débat, ce serait idiot de le nier », et que c’était « dans une volonté d’apaisement » que le test avait été annulé. Il a admis aussi que les inquiétudes étaient « par certains aspects, compréhensibles ». Mais il a redit aussi que cela « n’enlève strictement rien à la volonté commune de requalification de la Rd 14 et l’émergence d’un centre-ville. J’ai demandé à l’agglomération d’envoyer l’ensemble des documents, études, à tous les commerçants de la Rd 14, et d’organiser très rapidement une grande concertation ».
Selon l’élu, il est impératif d’agir, car la D14 « ne peut plus fonctionner comme cela. Elle est totalement saturée. Elle a eu sa réalité, son utilité il y a 30 ans. Mais l’ensemble du territoire a changé ».
Et d’inviter le Conseil départemental à ce que le carrefour de la Patte d’Oie d’Herblay « soit enfin rénové. On a lancé un pavé dans la mare. Cela a été utile. Ça bouge enfin. Le Conseil départemental a lancé les études. Et la Région est sollicitée. » L’élu demande aussi la création d’une nouvelle bretelle d’autoroute « pour mieux desservir la zone des Copistes, qui draine énormément de voitures. Ce n’est pas très compliqué à faire.»
Patte d’Oie d’Herblay, bretelle d’A15…
Mais Bernard Mie, élu (Dvg) d’opposition, a exprimé de forts doutes. « Des projets pour la Patte d’Oie d’Herblay, j’en ai vu beaucoup et à mon avis, il ne sera jamais réalisé. Quant à une nouvelle bretelle d’autoroute, sur 300 m, ça ne me paraît pas très responsable. »
Jean-Noël Carpentier a insisté sur le fait que « c’est l’intérêt général de notre territoire, de l’agglomération que cette Rd 14 se modernise, sur tout son tronçon ». Il a par ailleurs affirmé qu’il n’avait pris « aucun engagement, comme vous le laissez entendre M. Marques. La commune sera informée s’il y a des dépôts de permis ».
D.C.