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Encore une augmentation d’impôts à Beauchamp ? «Six ans de sang et de larmes», prévient le maire

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La situation ne s’arrange pas vraiment à Beauchamp… C’est le constat qu’on pouvait faire à l’issue de la réunion publique consacrée aux finances, mardi 3 novembre à la salle des fêtes. Une dette de 2349 euros par habitant (la moyenne est de 792 euros en Île-de-France), un emprunt toxique sur le dos à rembourser, la baisse drastique de la dotation globale de fonctionnement de l’État…

Résultat, le maire envisage d’augmenter les impôts locaux en 2016. Les Beauchampois commencent à être habitués… En 2013, la ville, sous tutelle, avait subi une hausse de trois points de la taxe foncière (+27%).

Arrivée aux manettes en 2014, Francine Occis apprend de la bouche du préfet que Beauchamp est dans le “réseau d’alerte” de la direction départementale des finances publiques. Le maire (Se) doit augmenter de 21% la part communale de la taxe foncière et de la taxe d’habitation. En 2015, c’est la pause fiscale. D’autres morflent. «Ça a été une année tendue, reconnaît l’adjoint aux finances, Pierre Andrieux. On ne peut pas faire de miracle : soit on augmente les recettes, soit on diminue les dépenses. On a opté pour la seconde solution, avec des choix douloureux.»

Quid en 2016 ? Le représentant du cabinet d’audit Caexis, François Gernigon, a évoqué un “trou” de 796 000 euros dans le budget…

Que faire ? Vendre le patrimoine ? «Ça peut nous aider ponctuellement, mais ce n’est pas une saine gestion sur le plan durable», dit Pierre Andrieux. Rogner encore sur le personnel ? Probable. Parmi les pistes envisagées en fonctionnement, les illuminations de Noël passeront sûrement à la trappe. Avec la suppression du contrat de ménage du Centre omnisports (qui sera réalisé par le personnel communal), qui fera faire une économie de 65 000 euros. Mais ce sera loin d’être suffisant.

Un Beauchampois a suggéré d’embaucher un “cost killer”, un chasseur de gaspillage, comme à Argenteuil, qui est dans une situation encore pire. «Je n’ai pas les moyens !», dit Francine Occis, qui s’est déjà passée de directeur général des services pendant un an. Reste les impôts…

«Y a-t-il une augmentation prévue en 2016 ou 2017?», demande Carla Pirès (élue d’opposition). «Malheureusement, il faut s’y attendre, répond Francine Occis. Le chemin est encore long. Six ans de sang et de larmes m’avait dit l’ancien préfet, en 2014. Il avait bien vu.» Les Beauchampois n’ont pas fini de payer.

Très cher emprunt toxique…

L’emprunt souscrit en 2007 auprès de Dexia va plomber la commune jusqu’en 2038. Cet emprunt structuré au taux d’intérêt variable, basé sur la parité euro-franc suisse a vu son taux d’intérêt s’envoler : 6% en 2013, 14% en 2014, 26% en 2015 ! Pour s’en sortir, la ville a traité en juillet dernier avec la Sfil, la banque d’État qui a succédé à Dexia. «On paiera une soulte de 17,3 millions et en contrepartie, l’État nous accorde une aide de 11,8 millions», explique le maire.

«C’est de l’usure !»

«On se fait escroquer par une banque ! C’est de l’usure», a protesté un habitant. Sa solution ? «On ne paye pas ! Ou on rembourse tout et on ne parle plus de la dette». «Si vous voulez faire un don de 22 millions, je suis preneuse…», a souri Francine Occis. Pour Françoise Nordmann, élue d’opposition (Lr), «cette soulte est insupportable. Il fallait mieux négocier. On remboursera 18 millions pour un emprunt de 6 millions !» .

«Il fallait être un peu plus offensif dans la négociation», estime aussi Patrick Planche, élu d’opposition (Dvg). Pour l’adjoint aux finances, Pierre Andrieux, «le contrat était bétonné, on ne pouvait l’attaquer en justice. Le problème est qu’il a été renégocié en 2012. Impossible de sortir de ce guêpier. Ce refinancement était la moins pire des solutions». «On a passé des nuits blanches sur ce dossier, a ajouté Francine Occis. On a renégocié dans l’intérêt des Beauchampois.»

Des économies sur le personnel en 2015

En 2015, les fonctionnaires territoriaux ont été soumis à un régime sec : non-reconduction de Cdd, 12 départs en retraite non remplacés, «mutualisation de compétences sur le temps périscolaire», diminution des heures sup…

La ville a économisé ainsi 1 million d’euros. Selon Francine Occis, cette “performance” a impressionné ses collègues maires.

«Mais en terme de motivation du personnel, c’est une catastrophe, affirme Patrick Planche, élu (Dvg) et directeur général des services d’une ville voisine. On a demandé aux agents de faire du bouche trou. Je serais curieux de voir le bilan de ce jeu de chaises musicales au niveau de l’absentéisme et des risques psychosociaux.» Dans le même temps, la ville a rogné de façon drastique sur ses frais de fonctionnement. La culture, le club des Marronniers, les transports (pour se rendre au stade) et le soutien scolaire, les séjours de vacances et les associations (liste non exhaustive) ont été touchés. Résultat: un gain de 400000 euros. Devant la salle des fêtes, la Fcpe distribuait ses tracts, demandant «solennellement» à la Ville «d’épargner l’enfance et la jeunesse des restrictions budgétaires, même dans un contexte économique municipal difficile».



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