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Traitement de choc pour prévenir le désert médical

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Preuve d'un mouvement en marche, le nombre de médecins généralistes a dégringolé de 7 % entre 2009 et 2015 à Cergy, selon les chiffres de l'Urps (Union régionale des professionnels de santé).
Preuve d'un mouvement en marche, le nombre de médecins généralistes a dégringolé de 7 % entre 2009 et 2015 à Cergy, selon les chiffres de l'Urps (Union régionale des professionnels de santé).

Prévenir plutôt que guérir. À l’hôtel de ville de Cergy, on a décidé d’agir. Agir pour empêcher que Cergy ne devienne dans les prochaines années un désert médical. La menace plane comme l’aigle sur sa proie. Selon une étude commandée par la Ville à l’Urps (Union régionale des professionnels de santé), 71 % des médecins cergyssois ont plus de 55 ans. Débarqués à Cergy au début de l’ex-Ville nouvelle, ils ont vieilli en même temps qu’un territoire aujourd’hui devenu adulte. Leurs jeunes années ont filé, annonçant bientôt l’heure de la retraite.

Opération séduction

Si leur succession n’est pas assurée d’ici cinq ans, Cergy sera au cœur du désert. Preuve d’un mouvement en marche, le nombre de médecins généralistes a dégringolé de 7 % entre 2009 et 2015 à Cergy, selon les chiffres de l’Urps. À Cergy-Pontoise, ce n’est guère mieux (lire ci-contre).

« Le diagnostic est à court terme un peu meilleur que dans d’autres communes, tempère Jean-Paul Jeandon, maire Ps de Cergy. Mais dans cinq ans on risque d’avoir un déficit de généralistes et de spécialistes et de se retrouver dans une situation de désertification médicale dans certains quartiers qui ne sont pas forcément les plus populaires, comme les Touleuses et le Grand centre ».

Un centre municipal de santé en 2019

Pour interdire ce scénario catastrophe, la Ville prépare un remède de cheval censé redynamiser une offre de soins au souffle court. Première mesure de ce traitement de choc : tout mettre en oeuvre pour donner envie aux jeunes médecins de s’établir à Cergy. Une politique qui passe par la livraison de cabinets médicaux modernes et éligibles aux normes handicapés. Mais aussi par l’octroi d’emplacements réservés en rez-de-chaussée des immeubles qui s’apprêtent à sortir de terre en coeur de ville. « Il faut que les médecins puissent travailler dans de meilleures conditions », indique le maire.

Dans son opération séduction de praticiens en quête d’un premier point de chute, la municipalité socialiste ira jusqu’à acheter les murs des cabinets médicaux. Charge ensuite aux médecins de s’acquitter du loyer. « C’est intéressant pour les jeunes qui débutent », insiste Jean-Paul Jeandon.

Le second versant de cette politique volontariste touche à la naissance d’un centre municipal de santé. La promesse de campagne de 2014 sera tenue. « On y travaille, nous sommes en train de définir le nombre de médecins nécessaire », glisse le socialiste.

Hébergé en rez-de-chaussée d’un immeuble dédié à l’accession dans le quartier Bastide-Genottes, le centre municipal de santé sera opérationnel courant 2019. Médecins généralistes, infirmières et spécialistes y exerceront. « On a impulsé un mouvement qui va nous permettre de trouver de nouveaux généralistes, assure l’élu. Je suis confiant. » Les médecins le sont beaucoup moins. Tous ceux qui ont répondu au questionnaire de l’Urps avouent avoir « un très faible espoir de trouver un successeur ».

Un territoire qui perd des médecins
Selon l’étude menée par l’Urps (Union régionale des professionnels de santé), Cergy compte 90 médecins. 40 sont des généralistes. 46 sont des spécialistes. Quatre des médecins à exercice particulier (osthéopathe, homéopathe…).
À Cergy, on dénombre 14,3 médecins (généralistes et spécialistes) pour  10 000 habitants. Une densité supérieure à celle rencontrée dans le Val-d’Oise (12,9 médecins pour 10 000 habitants) mais inférieure à celle d’Ile de France (17 médecins pour 10 000 habitants). On compte par ailleurs 6,9 généralistes pour 10 000 habiants. C’est moins que dans le Val-d’Oise (7,2) et l’Ile de France (7,8).
L’état des lieux dressé par l’Urps établit par ailleurs que les médecins cergyssois sont vieillissants. Leur moyenne d’âge est de 57,4 ans. 71% ont plus de 55 ans. 49 % ont plus de 60 ans. Cergy est un territoire qui perd des médecins. Le nombre de généralistes a chuté de 7 % entre 2009 et 2015. Une tendance qui n’épargne pas Pontoise (- 4%), Saint-Ouen-l’Aumône (- 21 %), Éragny-sur-Oise (- 8 %) ou Maurecourt (- 60 %), la voisine yvelinoise. À Osny, en revanche, le nombre de généralistes a grimpé de 33 % sur la même période. D’après l’Urps, les cinq cabinets médicaux de groupe les plus importants de Cergy (plus de 10 professionnels de santé) sont « en danger, fragilisés par les difficultés de renouvellement ». Ces cabinets de groupe représentent 36 % des professionnels de santé de Cergy.


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