Il n’en démord pas. Il est contre le projet de Plu (plan local d’urbanisme) de la ville d’Eaubonne. L’ancien maire (Udf) André Petit compte bien s’opposer à la réalisation de logements dans le quartier qu’il habite depuis soixante-dix ans. Il dit non à l’urbanisation du quartier de l’Alliance, qui menacerait la zone du Marais et les eaux du lac d’Enghien. Il l’avait déjà fait savoir lors de la réunion publique qui s’était tenue le 14 novembre. Depuis, il veut faire capoter le projet de construction de 190 logements dans ce secteur à préserver. « À un âge où je pourrais déjà être mort, je vais engager mon dernier combat », déclare l’ancien élu âgé de 95 ans. Ce quartier est devenu son îlot de résistance, une poche qu’il compte bien tenir jusqu’au bout. « Mon beau-père avait acheté un lot en 1925, puis ce fut mon tour. Je connais parfaitement l’histoire du quartier du Marais », revendique-t-il. Un quartier humide que traversent les rus de Montlignon et du Grand Grill, avant de se jeter dans le lac d’Enghien. Pour éviter l’envasement de l’étang, des bassins de retenue et de décantation ont été créés, la plupart sous les mandats d’André Petit, qui fut maire d’Eaubonne de 1965 à 2001. Au fond de son jardin coule un ru et un plan d’eau est devenu le repaire de hérons et de canards. « Quand j’étais jeune, j’ai pris un lapin de garenne au collet, dans ce quartier », se vante-t-il. Depuis l’Avenue du Parisis (Bip) a fait son chemin et traverse la zone humide, oublie de dire l’ancien député (de 1978 à 1981). Un autre projet qu’il a vu se réaliser. Cette fois sans s’y opposer.
Écrire à Jouanno
Pour sa lutte contre le Plu d’Eaubonne, il appuie ses arguments en prenant pour exemple le central téléphonique installé, sur la commune de Soisy, en limite d’Eaubonne et de Saint-Gratien. « Ce bâtiment a ses sous-sols qui sont constamment inondés », prévient-il, comme preuve des risques de construction d’immeubles. « S’il y a un endroit à préserver c’est bien cette zone en limite de Soisy et de Saint-Gratien. D’ailleurs à Soisy, il y a le champ de courses et de l’autre côté, à Saint-Gratien, le secteur est classé en zone protégée. Alors, pourquoi à Eaubonne elle ne le serait pas ? », s’interroge celui qui assure avoir reçu le soutien du maire d’Enghien et compte désormais s’adresser à la Région pour se faire entendre. Il va écrire à Chantal Jouanno, vice-présidente chargée de l’Écologie et du Développement durable. « L’enquête publique du Plu va démarrer. Je veux que la Région prenne position », attend-il maintenant.