Haro sur les dépôts sauvages. Face à un fléau qui pollue les rues de la ville et ternit son image, la municipalité cergyssoise a depuis plusieurs mois déjà décidé d’agir. Et de punir. 390 000 euros, c’est en moyenne le coût annuel du ramassage et du traitement des dépôts sauvages pour la Ville de Cergy et ses habitants. Une dépense que la capitale administrative du Val-d’Oise veut fortement réduire. Campagne de prévention dans le journal municipal, rappel à la loi (les dépôts sauvages sont punissables d’une amende allant de 150 à 450 euros pour les récidivistes), elle fait feu de tout bois pour interpeller les Cergyssois et tenter de rompre définitivement avec des mauvaises habitudes solidement ancrées dans les comportements. Une tactique peu payante jusqu’ici.
Chasse aux contrevenants
« Malgré les moyens mis à la disposition de tous pour éviter les dépôts sauvages, les incivilités se répètent, salissent les rues de notre ville et alourdissent la facture à la charge des habitants. Les dépôts sauvages sont en recrudescence sur notre ville, transformant certains îlots en décharges à ciel ouvert», rappelle-t-on ainsi à l’hôtel de ville de Cergy où on enjoint plus que jamais les habitants au changement.
Dans sa tournée des réunions publiques qui le mène à travers tous les quartiers de la ville, le maire Ps de Cergy, Jean-Paul Jeandon, ne manque jamais une occasion de marteler son message, quand il est interpellé sur le sujet par des habitants. C’est-à-dire presque toujours. Il l’a fait lors de la réunion publique organisée dernièrement à l’Axe-Majeur-Horloge. Un message au fort accent répressif puisque la prévention, terrain que la mairie n’abandonne pas, ne produit pas les effets escomptés.
« Les dépôts sauvages sont sanctionnés d’une amende de 150 euros. On a aujourd’hui des policiers municipaux qui ouvrent les sacs (Ndlr : pour identifier les responsables grâce à des factures ou autres documents traçables) et verbalisent. Et on est en train d’assermenter des agents de voirie pour qu’ils puissent eux aussi verbaliser », prévient Jean-Paul Jeandon.
Traçabilité des poubelles
Pour remporter le difficile combat de la propreté, la municipalité va s’appuyer sur la vidéoverbalisation. Le dispositif, qui doit être mis en place courant 2017, permettra de dresser des contraventions à distance, en relevant le numéro d’immatriculation des véhicules qui se délestent de déchets en tout genre sur les trottoirs. « On va revoir et renforcer la vidéosurveillance en augmentant le nombre de caméras sur la ville ( Ndlr : elles sont aujourd’hui au nombre de 60). On installera certaines caméras aux endroits où il y a des dépôts sauvages », indiquait, en juillet dernier, Jean-Paul Jeandon. Depuis janvier 2016, soixante amendes ont été dressées contre ces Cergyssois qui ont fait des dépôts sauvages une spécialité. Et ça va continuer. Et s’amplifier dans une guerre sans merci déclarée contre l’incivilité ordinaire.