Un conseil sous très haute tension. Une fois n’est pas coutume, ce jeudi 8 décembre, la séance du conseil municipal de Saint-Ouen-l’Aumône devrait être particulièrement animée. Le collectif des riverains de Liesse a prévu de s’y inviter pour dire non à l’installation début 2017 de 100 à 150 migrants sur un terrain du quartier.
« Calamité »
Dans une lettre ouverte adressée au sénateur-maire Ps de la commune Alain Richard et à l’ensemble des élus saint-ouennais et dans laquelle sont recensés de manière « non exhaustive » des incidents en lien avec la présence de migrants, le collectif « réaffirme l’opposition de nombreux habitants à ce projet dangereux » pour Saint-Ouen-l’Aumône.
« Il semble encore possible de l’arrêter si le bon sens l’emporte, au-delà de tous les idéaux politiques », ajoutent les membres d’un collectif qui somment les élus de la majorité « de ne se laisser guider que par le bon sens. Ne subissez pas d’éventuelles pressions du maire, qui est par ailleurs de plus en plus isolé sur ce sujet. Ayez tout simplement le courage de dire non à Alain Richard. (…). Ensemble, nous pouvons éviter une calamité pour notre ville, c’est le moment d’affirmer vos doutes et vos appréhensions et de dire stop.».
Problèmes de sécurité liés à l’installation « d’hommes seuls, de nationalités différentes, de cultures différentes, et de religions différentes », impact sur l’activité économique locale, pollution d’un site qui a longtemps hébergé des casses auto, le collectif compte faire valoir ses arguments afin d’obtenir le retrait du projet. Une pétition, qui hier matin, mardi 6 décembre, avait recueilli 182 signatures, a été lancée sur le Net pour demander « son arrêt pur et simple ou à tout le moins l’organisation d’un référendum ». Avec une seule question : Pour ou contre des migrants à Liesse ?
Décision en janvier
Sollicitée fin octobre par le préfet du Val-d’Oise afin d’accueillir sur son territoire un centre d’hébergement d’urgence, la municipalité saint-ouennaise affirme être toujours en phase de réflexion.
Installés derrière la société de dépannage auto Medici sur un terrain de Liesse 2 promis à l’urbanisation, les migrants seraient, selon la municipalité, accueillis « pour une durée de l’ordre de trois mois, au terme de laquelle leur demande argumentée de statut de réfugié serait déposée et chacun serait orienté vers le centre d’accueil de demandeurs d’asile (Cada) qui lui sera désigné ».
Le centre d’hébergement, équipé de locaux modulaires avec chambres individuelles, serait en revanche opérationnel pour une durée d’un an au minimum, deux ans au maximum. Leur demande de statut de réfugiés politiques constituée, les premiers migrants seraient ensuite dirigés vers la province. Un départ qui permettrait de libérer des places pour d’autres migrants selon un système de rotation. « La convention passée avec l’État pourrait être renouvelée un an de plus mais si elle doit être renouvelée, elle ne le sera qu’une seule fois », confie-t-on dans l’entourage du maire.
Sur place, « les mouvements » des migrants, pris en charge par l’association Adoma, « seraient libres aux heures de jour mais leur présence régulière au centre d’hébergement serait contrôlée quotidiennement ».
La commune pourrait se prononcer début 2017 sur la demande préfectorale, lors du premier conseil municipal de l’année. Une réunion publique destinée à informer les Saint-Ouennais sur ce qui reste encore et toujours, selon la municipalité, un projet, sera organisée, en présence du préfet, le jeudi 15 décembre à 20h45.