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- Chaque cours d’aqua kiné rassemblait à 25 à 30 personnes
à la piscine des Louvrais à Pontoise. –
Un rendez-vous qui a vécu à Pontoise. Pourtant, depuis plus de dix ans, le cours d’aqua kiné proposé par l’association pontoisienne Bougeons dans l’eau pour notre santé avait séduit 114 adhérents. Mais la donne a changé à la rentrée. Exit Pontoise, place à Saint-Ouen-l’Aumône.
En cause, la réorganisation des créneaux horaires dans plusieurs piscines de l’agglomération de Cergy-Pontoise menée par l’agglo. Les raisons du changement : « l’allègement des coûts », indique l’agglomération (lire encadré).
« Gros sur le cœur »
Encadrée et animée par une ancienne kinésithérapeute pontoisienne, Geneviève Joannon, cette session hebdomadaire avait pris ses quartiers en 2005 à la piscine des Louvrais les lundis de 20h à 21h. Objectif : proposer des activités aquatiques, de rééducation, de gymnastique hygiénique, d’entretien et de prévention. « Chaque cours rassemblait à Pontoise près d’une trentaine de personnes », explique Geneviève Jonannon.
À l’image de nombreux adhérents, mis devant le fait accompli, l’ancienne kiné en a gros sur le cœur. « C’est la manière dont ça s’est fait qui ne passe pas. On a été prévenus le 4 août alors que la décision a été officiellement prise en juin. De plus, deux recommandés avec accusé de réception, adressés au conseiller délégué (Ps) chargé notamment des sports à l’agglomération de Cergy-Pontoise (Ndlr : Joël Motyl), sont restés lettre morte. »
Concrètement, aujourd’hui, le cours prodigué à Pontoise a été délocalisé à Saint-Ouen-l’Aumône le mardi de 16h à 17h. Conséquences directes : « nous avons perdu près de 70 adhérents sur les 114. La plupart des personnes âgées ou atteintes de pathologies handicapantes n’ont pas la possibilité de se déplacer, même si on a bien essayé de mettre en place un système de covoiturage, regrette amèrement Genenviève Joannon. Dans cette affaire, la population pontoisienne est totalement oubliée. »
Si la mairie de Pontoise a été contactée par l’association, les doléances qui lui ont été adressées sont, elles aussi, restées sans effet. « On n’a jamais demandé aucune subvention. On vit sur nos fonds propres. De plus, nous louons les créneaux horaires pour nos cours. On ne fait pas perdre d’argent. C’est le contraire. L’argument de l’allègement des coûts a également du mal à passer », confie l’ancienne kiné pontoisienne. L’association souhaite aujourd’hui que sa situation soit réétudiée afin qu’elle puisse, comme dans un passé récent, prodiguer son cours d’aqua kiné à Pontoise.
Les arguments de l’agglo
Décidée par l’agglomération de Cergy-Pontoise dans une logique d’allègement des coûts, la réduction drastique des créneaux horaires ouverts au grand public dans les piscines de l’ex-Ville nouvelle ne passe pas auprès des maires des communes visées. Annoncée le 5 juillet en conseil communautaire, la mesure, dont l’application était prévue pour septembre, a relancé une guerre des piscines qu’on pensait enterrée.
À la Communauté d’agglo, on justifie les coupes claires sur les créneaux dédiés au public par une logique d’économies budgétaires. « Les piscines, c’est 7 millions d’euros de dépenses (Ndlr : en 2015, + 15% depuis 2007), explique Dominique Lefebvre, le président Ps de l’intercommunalité. Je comprends bien la problématique des maires, mais nous devons opérer des réductions sur certains postes. Quand on a un maître-nageur pour deux nageurs de manière récurrente… ». Pour l’agglo, la stratégie est double : entraîner les usagers vers les quatre grands bassins du territoire ouverts 7 jours sur 7 tous les jours de l’année, à Cergy, Pontoise et Vauréal afin de gagner en fréquentation et en recettes et installer associations et clubs sportifs dans les petites piscines (Osny, Saint-Ouen-l’Aumône, Éragny-sur-Oise et Jouy-le-Moutier). « Nous avons une offre de bassins sur l’agglo à condition de se déplacer, poursuit le patron de l’agglo. En implantant les associations dans les petites piscines, on leur assure une pérennité. Le plus simple aurait été de les fermer. Ce redéploiement n’est pas le prélude à une fermeture des piscines. Les créneaux publics ont un coût. Je ne suis pas figé mais nous avons des objectifs à tenir. »
J.C.