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Enquête de la DRIEE : de l’eau pluviale amiantée dans l’Aubette ?

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MAGNY-SEVEPI-SARAZIN1.JPGEn litige avec la société coopérative agricole Sevépi, située rue de Beauvais, à Magny-en-Vexin, François Sarazin, le patron de l’exploitation forestière voisine, soupçonne le site de stockage céréalier de déverser dans l’Aubette, unique cours d’eau magnytois, l’eau pluviale amiantée ruisselant sur les plaques de fibro-ciment de sa toiture. Les écoulements de pluie se déversant également sur son terrain mitoyen, il a saisi la Direction régionale de l’environnement et de l’énergie d’Ile-de-France (Driee), anciennement appelée la police de l’eau, pour dénoncer ces irrégularités présumées.

Contrôle sur le site

« La Driee, compétente dans ce type de situation, au titre de l’inspection des installations classées pour la protection de l’environnement (Icpe), a procédé à une visite de contrôle sur le site », confirme Pascal Héritier, adjoint du directeur de la Driee. « Le rapport d’inspection correspondant est en cours de rédaction, et ne peut donc pas être communiqué à ce stade », précise le fonctionnaire, non sans ajouter que « les éventuelles suites administratives de cette inspection relèvent de la compétence du préfet du Val-d’Oise.» Pascal Héritier tient cependant à préciser que « l’amiante n’est pas soluble dans l’eau et que l’amiante-ciment ne présente pas de risques pour la santé si aucune fibre d’amiante n’est dispersée dans l’air ambiant, ce qui ne pourrait survenir qu’en cas de travaux de percement ou de détérioration des supports en question ». Justement : « les gros tuyaux d’écoulement d’eau pluviale, avec leur autocollant signalant leur toxicité, sont percés à plusieurs endroits », s’inquiète François Sarazin.

Dénonçant l’absence de clôture et le manque d’entretien du bâtiment de leur voisin, François Sarazin et son fils, Steeve, les exploitants forestiers magnytois (en haut) ont décidé de poursuivre Sevépi devant le tribunal de grande instance de Pontoise.
Dénonçant l’absence de clôture et le manque d’entretien du bâtiment de leur voisin, François Sarazin et son fils, Steeve, les exploitants forestiers magnytois (en haut) ont décidé de poursuivre Sevépi devant le tribunal de grande instance de Pontoise.

Au TGI de Pontoise

Voilà pour la partie administrative du dossier. Sur le plan civil, « le tribunal de grande instance de Pontoise a également été saisi concernant l’absence de clôture et le manque d’entretien du bâtiment », confie maître Thibaut Casati, avocat au barreau de Paris mandaté par l’exploitation forestière Sarazin. « L’absence de dispositif pour le traitement des poussières, pouvant augmenter le risque d’explosion et, par conséquent, le périmètre létal, même si le site n’est pas classé Seveso selon les normes françaises », précise Thibaut Casati.

La mairie prévenue

Seul le diagnostic technique de la toiture de la coopérative agricole a été rendu public pour l’instant. Il considère qu’effectivement, la couverture en plaques d’amiante-ciment contamine l’eau de pluie qui en ruisselle. François Sarazin assure, par ailleurs, avoir prévenu la mairie magnytoise quant à ses inquiétudes. « J’ai même montré l’étendue des dégâts au maire, ainsi qu’à un haut fonctionnaire du ministère de l’environnement, lors de leur passage dans son exploitation », conclut l’entrepreneur vexinois. La suite, désormais, dépend des résultats du rapport de la Driee..

JB-Hue1.jpg

« Un problème de voisinage, rien de plus »

Jean-Baptiste Hue, le directeur de la coopérative agricole Sevépi, confirme avoir reçu une visite de la Driee, avec laquelle sa société « coopère depuis plusieurs années ». Pour le patron, cette enquête ne serait « qu’un moyen légal trouvé par mon voisin et ses conseillers pour nuire à mon activité, sachant qu’aucun compromis à l’amiable n’a été trouvé, en dépit de notre bonne fois, dans les problèmes relationnels que nous avons rencontrés ». Jean-Baptiste Hue se veut rassurant quant aux eaux pluviales coulant des toits en fibro-ciment. « Seul le fait de respirer de la poussière amiantée est nocif. Il n’y a jamais eu aucun problème avec l’eau. De plus, il suffit d’observer les toits des entreprises et bâtiments autour de nous : la moitié d’entre eux est en fibro-ciment », ajoute t-il. Pour lui, l’origine du problème lié à « ce conflit de voisinage » repose sur le fait que l’ancien fossé d’évacuation des eaux, qui empiétait légèrement sur le terrain d’à côté, « ait été entièrement rebouché, sans laisser la moindre alternative ». Et le directeur de conclure : « Depuis 1950, Sevépi a passé avec succès tous les contrôles auxquels elle a été soumise, même les plus récents imposés par la charte du Parc naturel régional (Pnr) du vexin français, sur le territoire duquel nous sommes. »

La galerie photos

Du terrain de l'exploitation forestière voisine, on voit les tuyaux d'évacuation des eauxpluviales des toitures en fibro-ciment chargées d'amiante, de la coopérative agricole Sevépi, déboucher directement sur l'Aubette. Ces rejets présentent-ils une menace pour l'homme, la faune et la flore ? La Driee, ex-police de l'eau, tente actuellement de répondre à cette question.Du terrain de l'exploitation forestière voisine, on voit les tuyaux d'évacuation des eauxpluviales des toitures en fibro-ciment chargées d'amiante, de la coopérative agricole Sevépi, déboucher directement sur l'Aubette. Ces rejets présentent-ils une menace pour l'homme, la faune et la flore ? La Driee, ex-police de l'eau, tente actuellement de répondre à cette question.JB-Hue1.jpgAmiante-OK-lie21.jpgMAGNY-SEVEPI-SARAZIN.JPGMAGNY-SEVEPI-SARAZIN1.JPGMAGNY-SEVEPI-SARAZIN2.JPGMAGNY-SEVEPI-SARAZIN3.JPGMAGNY-SEVEPI-SARAZIN4.JPGMAGNY-SEVEPI-SARAZIN5.JPGMAGNY-SEVEPI-SARAZIN6.JPG


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