Le maire de Saint-Leu-la-Forêt, Sébastien Meurant (Lr), dénonce l’absence d’éclairage et le « manque d’entretien » de cette route, et interpelle, avec quarante autres élus du département, à nouveau les services de la direction des routes.
En mai dernier, à la suite d’un violent orage, le maire de Saint-Leu-la-Forêt, Sébastien Meurant (Lr), conseiller départemental, écrivait à nouveau à la direction régionale des routes d’Île-de-France (Dirif), pour faire part de sa « très grande inquiétude quant à l’état des routes franciliennes et plus précisément celui de l’A15, A115 et A86 ». Se disant régulièrement interpellé par ses administrés, le maire estime que les autorités ne peuvent ignorer cette « situation alarmante et d’une dangerosité élevée ».
L’épisode orageux avait entraîné des pluies « diluviennes ». « Les bas-côtés, les entrées et sorties de ces axes routiers se sont transformés en véritables bassins de rétention. Les automobilistes surpris ont freiné brusquement avec des risques d’accidents et de sur-accidents ». Et l’élu de dénoncer « l’inaction de l’État ».
« Ce n’est pas la première fois que j’interpelle les autorités », souffle l’édile. « On a été quarante élus à cosigner une lettre-pétition sur l’état des routes. L’A115 souffre d’un manque d’entretien flagrant qui dure depuis des années et qui s’aggrave. » Le porte-voix des élus du Val-d’Oise dénonce aussi l’absence d’éclairage. « Il a cessé après le vol de câbles de cuivre. Il n’a pas été remis. On nous a expliqué que c’était mieux pour la sécurité. On se moque de nous, c’est insupportable.»
Opération escargot ?
À la Dirif, Sébastien Meurant se serait entendu dire, après les avoir sollicité pour nettoyer des tags, ne même plus « plus avoir les moyens pour boucher les trous ». Et l’élu de comparer l’état de l’A115 avec celle des autoroutes concédées, bien meilleure… sans aller jusqu’à demander que l’A15 et l’A115 le soient aussi ! On imagine le tollé.
Un nouvel accident dans le virage Saint-Leu-Le Plessis-Bouchard dans la soirée du dimanche 13 novembre et l’élu s’est fendu d’un post sur Facebook pour dénoncer cet « endroit sombre qui n’est pas entretenu ». Avant d’envoyer « un énième recommandé ».
Un message largement commenté. Éric Bosc, élu (Lr) d’opposition à Pierrelaye, soutient la démarche. Damien Parent, élu eaubonnais, parle d’« un véritable fléau du réseau routier en Île-de-France ». « Une pétition en ligne remporterait un véritable succès », suggère le conseiller municipal.
« Des années que ça dure »
« Ça fait des années que ça dure », ajoute Jérôme Ragenard, élu à Bezons, qui propose une opération escargot sur l’A15, « pour manifester le mécontentement de tous les Valdoisiens ».
L’idée séduit Damien Parent qui pense qu’il faut créer un collectif d’automobilistes en colère. Attention aussi à ne pas « prendre encore en otage les automobilistes », prévient Véronique Kerguiduff, ancienne adjointe de Beauchamp. Ce serait « un jour de galère », reconnaît Jérôme Ragenard, mais « parmi les 365 autres » et qui aurait l’intérêt selon lui de « faire parler du problème ».
Sébastien Meurant juge que « ce n’est pas raisonnable de bloquer une route » mais s’interroge. « Que faut-il faire pour se faire entendre ? Si on se moque de nous continuellement, on passera à d’autres actions.»
Car l’élu explique avoir souvent interpellé les autorités : la direction des routes d’Île-de-France, la direction régionale et interdépartementale de l’équipement et de l’aménagement d’Île-de-France (Driea), le ministre…
L’édile pointe du doigt « la voie d’accès à Taverny, après le tunnel (sens province-Paris) trop courte » avec une file de voitures qui va, aux heures de pointe, jusqu’à l’autoroute. « C’est dangereux », accuse-t-il. Une dangerosité dénoncée par Roland Chanudet, adjoint au maire de Franconville.
« C’est une route anxiogène, mal entretenue, sale, dangereuse, pas éclairée », résume un usager. « Faisons une pétition d’élus », lance Laetitia Boisseau, adjointe à Taverny et conseillère départementale. Problème, ça a déjà été fait.
Sollicitée par téléphone, la Dirif n’a pas donné suite.