L’agglomération de Cergy-Pontoise moins bien desservie par le Rer A à l’horizon 2018, c’est possible. Dans le cadre de la nouvelle offre de transport pour le Rer A et la ligne L 3 du Transilien (Cergy-Saint-Lazare), la Sncf et la Ratp envisagent de réduire la cadence. Destiné à améliorer la qualité de transport des usagers en fluidifiant une ligne gangrenée par retards et incidents, ce projet a été dévoilé il y a peu lors d’une réunion de concertation organisée en gare Saint-Lazare en présence d’élus et d’associations d’usagers. Sa mise sur les rails doit intervenir fin 2017, début 2018.
Un Rer toutes les 12 minutes
Concrètement, aux heures de pointe, il n’y aurait plus un Rer A toutes les dix minutes mais toutes les douze minutes
et trente secondes. Les Transiliens passeraient de 6 à 5 par heure. Un vrai recul pour Cergy-Pontoise et sa desserte ? Elle qui a longtemps bataillé pour arracher une fréquence à 10 minutes et réparer une injustice pénalisante pour son image et ses habitants. Pas si sûr. Et pas si simple.
À l’hôtel d’agglomération de Cergy-Pontoise, l’affaire est prise très au sérieux. Mais pas question de tirer la sonnette d’alarme. Du moins pas encore. « La priorité, c’est la robustesse du réseau, assure Dominique Lefebvre, le président Ps de l’agglo. Avoir des rames toutes les douze minutes ne va pas changer grand-chose puisqu’on était déjà à 12 minutes… Il y a un moins et un plus dans ces propositions, mais je pense que c’est un bon deal ».
« Un bon deal »
Incidents, avaries, retards, le « dogme des 10 minutes », comme on l’a baptisé à l’agglo de Cergy-Pontoise, n’aurait, de fait, jamais vraiment existé. Sauf à de rares exceptions près, quand tout roule. Bref, pour ainsi dire jamais.
« La Sncf et la Ratp officialisent ce qui existe déjà. On perd un train mais on garantit un temps de trajet plus fiable, explique-t-on à l’hôtel d’agglomération. On a compris le principe défendu par la Sncf et la Ratp mais on sera très vigilant à ce que les Cergypontains ne soient pas encore plus maltraités ».
Présent lors de la réunion, Alexandre Pueyo, le conseiller départemental (Lr) de Cergy II, est, lui, certain que la réduction de la cadence aura pour effet de « surcharger encore un peu plus les trains à destination de Cergy ». Pourtant, il se dit prêt à accepter ce scénario du bond en arrière. Mais à une seule condition : obtenir un rééquilibrage entre Cergy et Poissy, soit entre les deux branches de la ligne A du Rer. Objectif : que l’agglo ne soit pas trop lésée dans cette affaire et bénéficie de rames supplémentaires en guise de compensation.
Une nouvelle réunion de travail consacrée à cette déroutante nouvelle offre de transport doit se tenir le 16 novembre en gare Saint-Lazare. On devrait alors savoir si la Sncf et la Ratp gardent le cap. Et si les élus cergypontains refusent toujours d’actionner le signal d’alarme.