La décision de la mairie est tombée le 14 septembre et a fait l’objet d’un vif débat en conseil municipal du 3 octobre. La crèche familiale, située à la maison de la Petite Enfance, va disparaître au profit d’un accueil collectif préféré par la commune. La décision résulterait d’une enquête conduite par la mairie auprès de parents. « Les parents sont demandeurs de petite structure d’accueil », assure Muriel Scolan, maire Udi, de Deuil-la-Barre.
Dégradation d’accueil
« Sur le terrain, nous n’avons pas le même avis des parents que l’on rencontre », réagit Patricia Lalande, assistante maternelle, élue Cgt. « On espère encore repousser la fermeture à juin 2017, comme ça s’est fait à Groslay cette année », relève l’employée syndiquée. « Fermer en juin juste avant la période de vacances n’aurait pas été la meilleure période », répond Muriel Scolan.
« L’attractivité de la crèche familiale est en perte de vitesse. Ce mode de garde individuel ne rencontre plus l’adhésion des parents », argumente-t-on en mairie. Plusieurs autres raisons ont poussé la ville à fermer le service comme des absences prolongées pour maladie. « Des enfants changeaient d’assistantes maternelles chaque jour. J’estime que ce n’est pas un service correct », précise Muriel Scolan. « Au cours du premier semestre 2016, seulement 48 enfants ont pu être accueillis sur les 74 berceaux. » Une situation qui aurait provoqué « une dégradation d’accueil ». Le départ de la directrice, en août, aurait également sonné le glas de la crèche.
« Les 27 enfants actuellement accueillis au sein de la crèche familiale se verront réserver une place dans une structure collective municipale », rassure le maire à destination des familles. « Il n’y aura pas de problème d’accueil pour les enfants, qui trouveront tous une place en crèche collective. J’ai même proposé que certains enfants puissent rentrer dès janvier 2017 à l’école. La ville dispose de classes pour les très petits, avant 3 ans. »
21 assistantes maternelles licenciées
La fermeture de la crèche familiale a mis le feu aux poudres du côté d’agents salariés qui vont engager une action. Ils manifesteront jeudi 13 octobre (lire encadré ci-dessous).
Avec la fermeture de la crèche, vingt et une assistantes maternelles verront leur contrat prendre fin le 31 décembre. « Pour certaines assistantes maternelles, il reste encore quinze ans à travailler. Pour deux d’entre elles, leur couple se retrouvera au chômage. Une autre est une femme seule au foyer avec enfants », précise Patricia Lalande. « Les plus jeunes dans la profession pourront être reprises au sein de la maison de la Petite Enfance selon leur compétence. Elles pourront aussi être intégrées comme Atsem, promet Muriel Scolan. D’autres auront toujours la possibilité de se regrouper pour former une maison d’assistantes maternelles. Celles qui souhaitent poursuivre la garde à domicile seront aidées pour obtenir leur agrément d’assistante maternelle indépendante. Le matériel de la crèche leur sera mis à disposition. » Un lot de consolation dans une telle situation.
La décision de fermeture de la crèche sera votée en conseil municipal, le 29 décembre, soit deux jours avant la fermeture officielle.