L’île de loisirs de Cergy-Pontoise ne veut plus de migrants. C’est le message sans ambiguïté martelé par le président du poumon vert de l’agglo, Gérard Seimbille (Lr). Dans le cadre du plan de démantèlement de la jungle de Calais et des camps de fortune parisiens porté par le gouvernement, la préfecture du Val-d’Oise a l’intention de réquisitionner l’île de loisirs et son centre d’hébergement Hubert-Renaud pour y accueillir entre 50 et 90 migrants.
« On a déjà donné »
Issus des campements parisiens, ils débarqueraient en terre cergypontaine autour du 13 octobre. Leur séjour ne devrait pas excéder un mois. Ils seraient ensuite dirigés vers la province et des centres d’accueil pérennes.
Sollicité par le préfet en début de semaine, Gérard Seimbille a opposé une ferme fin de non-recevoir à ce scénario. « J’y suis hostile. On a déjà donné », annonce sans détour le président de l’île de loisirs. En septembre 2015, une centaine de migrants en provenance d’Allemagne y avaient trouvé refuge. Ils avaient investi le site pendant trois mois. Si l’histoire se répète, Gérard Seimbille n’ a qu’une crainte : que l’île de loisirs devienne la nouvelle destination préférée des migrants. Leur point de chute obligé.
« Si jamais on doit à nouveau les accueillir, on peut imaginer que ce ne sera pas la dernière fois. L’image et le rôle de l’île de loisirs, ce n’est pas d’être un centre d’hébergement. La considérer comme un lieu de refuge ne lui donne pas une bonne image. On l’a fait une fois, on ne le regrette pas, mais il ne faut pas que ça devienne le lieu de résidence des migrants. De plus, on n’a aucune garantie sur la durée de leur séjour, on me parle d’un sas d’un mois mais ça peut durer plus longtemps. On a déjà enregistré des réservations sur cette période pour le centre d’hébergement pour lequel il était prévu d’engager des travaux de rénovation. »
Soutenu par Valérie Pécresse, la présidente Lr de la Région, qui a clairement signifié son hostilité à ce projet sur les antennes de Rmc et Bmf/Tv, évoquant le risque de créer en région parisienne « des mini Calais », Gérard Seimbille espère que sa position sera entendue par le préfet. « L’île de loisirs est la propriété de la Région », prévient-il. Et la Région entend bien rester maître chez elle.