L’épicerie sociale d’Eaubonne a ouvert ses portes il y a quelques jours, rue Saint-Lambert, dans un des locaux vides de la maison des associations, dont une partie des activités a été transférée dans l’ancien bâtiment de la Sécurité sociale. « Les locaux appartiennent à la commune. Comme ils étaient vides, nous avons eu l’idée de les réutiliser. L’épicerie sociale était un de nos engagements de campagne électorale », explique Martine Charbonnier, maire adjointe chargée du logement et de la solidarité.
Pour mener à bien ce projet, la commune, à travers le centre communal d’action social (Ccas) s’est associée aux associations qui oeuvrent sur le terrain depuis plusieurs années, comme Saint-Vincent-de-Paul, la Croix-Rouge et le Secours populaire français. « Nous mûrissons ce projet depuis un peu plus de deux ans », explique Kisito Chapoy, à la tête de Saint-Vincent-de-Paul, également président de la nouvelle structure créée, l’association épicerie sociale d’Eaubonne (Aeseb).
10 % du coût réel des produits
« L’épicerie sociale vient en aide aux personnes en difficulté économique et/ou sociale en s’approvisionnant en produits alimentaires et d’hygiène à un coût réduit. Les bénéficiaires ne payent que 10 % du coût réel des produits », poursuit Kisito Chapoy. « Quand on verse des tickets alimentaires aux familles, et qu’on les accompagne pour faire les courses, le problème, c’est qu’il n’y a pas de suivi. On ne sait pas forcément ce que deviennent les personnes. À travers l’épicerie sociale, il s’agit de diriger la personne vers un projet élaboré avec les travailleurs sociaux », abonde Martine Charbonnier.
Chaque dossier devra être validé en amont par une commission multipartite dans laquelle sont associés le Ccas et les associations caritatives partenaires. « Chaque personne bénéficiera de l’épicerie sur une durée allant de deux à trois mois », précise Martine Charbonnier. « L’objectif est que la personne puisse se réinsérer grâce à un suivi avec les travailleurs sociaux de la mairie. Les personnes pourront assister à un atelier cuisine par exemple. Pour partager des choses ensemble et ainsi retrouver une vie normale. »
Une trentaine de bénéficiaires sont actuellement inscrits. « Cela va monter en puissance, on veut éviter le débordement », assure Martine Charbonnier. On pourrait s’étonner que le suivi ne dure que deux ou trois mois mais selon la municipalité, c’est suffisant.
« Les bénéficiaires sont des gens qui ont des difficultés ponctuelles, type retard de Rsa ou un remboursement suite à un trop-perçu de la Caf. Il s’agit beaucoup de familles monoparentales, souvent des femmes seules », confie la maire adjointe.
Les produits viennent de la banque alimentaire ou des ramassages dans les centres commerciaux. L’association dispose d’une vitrine réfrigérée, d’un grand frigo dans sa réserve, et de deux congélateurs. La commune règle les fluides (eau, gaz, électricité) et met à disposition le local. Mais pour mener à bien ce projet dans les mois et les années à venir, l’association aura besoin de bras.
L’épicerie a besoin de bénévoles pour fonctionner
« Une telle structure nécessite beaucoup de bénévoles. On a besoin de 25 à 30 volontaires », précise Anne Devalois, directrice du Ccas.
« Le but est de créer une dynamique sociale, par le biais d’ateliers : nutrition, diététique, hygiène, santé, économie d’énergie, alphabétisation». Une façon de lutter contre l’isolement et d’aider les gens à s’en sortir.