Depuis les récents attentats, la position des élus sur les armes à feu a évolué. Le maire de Cormeilles-en-Parisis, Yannick Boëdec, (Lr), y était opposé. « Désormais, le policier municipal en tenue devient une cible. Il s’agit donc d’abord qu’il se protège lui-même. Les armes circulent trop librement et on n’y répond pas avec un simple bâton télescopique ou une bombe lacrymogène. » Le préfet a donné son feu vert en juin dernier.
Formation au tir
« Nos vingt-trois policiers suivent une formation au tir depuis février dernier (Ndlr, du tir sportif, au stand de La Frette), mais ils ne seront autorisés à porter une arme à feu qu’après la formation délivrée en fin d’année par le centre national de la fonction publique territoriale. »
L’élu espère que sa Pm soit armée au printemps 2017 : des Manurhin 38 spécial (du 9 mm), issus de la police nationale (désormais équipée de semi-automatiques), fournis gratuitement (4 000 en tout en France) par l’État. À Cormeilles, la Pm souhaite pouvoir s’entraîner en tirant cinquante cartouches par mois. Franconville a été la première ville du 95 avec une Pm armée. Le sénateur-maire (Lr) Francis Delattre, avait fait plusieurs demandes avant de voir le préfet accéder à sa requête.
À Herblay, le maire (Lr) Philippe Rouleau, a également eu l’autorisation par le préfet d’armer ses policiers municipaux en pistolets à impulsion électrique (Taser®) et en revolvers. On arme la police municipale pour que celle-ci puisse se faire respecter. « Je l’ai vu lors de manifestations extérieures : les individus menaçants reculent face à un agent armé. » Le feu vert porte sur cinq revolvers Manurhin et cinq Taser®. « Il reste les formations à accomplir », explique-t-on en mairie.
Tandis qu’à Beauchamp, le maire (Se, Dvd) Francis Occis a lancé le débat devant le conseil municipal juste avant l’été, à Taverny, Florence Portelli (Lr), qui avait organisé ce même débat sur l’armement il y a quelques mois, a eu l’autorisation du préfet pour doter les policiers (jusque-là équipés de bâton télescopique, gazeuse et gilet pare-balle) en armes à feu, mises à disposition par le ministère de l’Intérieur.
« Nous attendons les dates de formation pour nos sept agents », explique-t-on en mairie. L’élue aussi a changé d’avis sur le sujet : « j’étais contre mais le contexte a changé. Avec le désengagement de l’État, les policiers municipaux se retrouvent à remplir des missions qui n’étaient pas les leurs ».
À Sannois, le maire (Lr), Bernard Jamet, a reçu des flash-ball. « Les armes à feu, on n’y échappera pas, car une partie des compétences de la police nationale est dévolue désormais à la police municipale ». Le maire (Lr) d’Argenteuil, Georges Mothron, a équipé ses policiers municipaux de flash-ball voilà plus d’un an. Il était aussi question d’une demande en armes à feu.
« Ils prennent les mêmes risques que les policiers nationaux », estime le maire (Lr) de Saint-Leu, Sébastien Meurant
Enfin, les communes de l’ex-agglomération Val et Forêt (Ermont, Eaubonne, Saint-Leu, Le Plessis-Bouchard) qui ont intégré Val Parisis ont eu l’accord pour que leur brigade intercommunale de soirée soit dotée d’armes à feu.
Le sénateur-maire d’Ermont, Hugues Portelli (Lr), l’avoue : « j’étais contre les armes à feu, mais nos policiers municipaux doivent pouvoir se défendre et on doit faire face aux sous-effectifs de la police nationale ».
Pour le maire de Saint-Leu, Sébastien Meurant (Lr), les policiers municipaux doivent être armés car « ils prennent les mêmes risques que les policiers nationaux ».