Pascal Videcoq, secrétaire général Cgt des agents territoriaux, a dénoncé, lundi 5 septembre, lors d’un mouvement de grève, la « politique d’austérité » menée par la municipalité. « Le maire se félicite d’avoir redressé les comptes : à quel prix ! Celui de 400 postes supprimés. Des personnes qui aujourd’hui ne savent pas comment finir leurs mois. »
La Cgt dénonce le passage depuis le début de l’année aux 38 heures hebdomadaires.
« Malaise profond »
« Il y a un malaise profond dans les services, de la tension, confie le leader Cgt, face à quelques dizaines de grévistes réunies devant l’hôtel de ville, sous la bruine. Le moral n’est plus là. Les 400 postes perdus manquent cruellement au service public d’Argenteuil. Nous demandons le retour aux 36 heures hebdomadaires, le retour d’une Atsem par classe, la hausse du budget de fonctionnement. »
Une auxilliaire de puériculture dénonce la politique en matière de petite enfance. « On a fermé les petites structures et agrandi les crèches plus importantes, pour faire du rendement. Mais le personnel a été réduit. Aujourd’hui, les filles n’en peuvent plus. La direction voudrait nous aider, mais la pression qu’elle a sur les épaules est énorme ! ».
Même malaise chez les Atsem (agent territorial spécialisé des écoles maternelles). « Dans nos groupes scolaires, expliquent deux agents, il n’y a que cinq Atsem pour huit classes. On travaille 40h35. Nous sommes fatiguées, moralement et physiquement. La charge de travail a augmenté. On n’a plus le temps de s’occuper des enfants comme on le voudrait. On a à peine le temps de manger le midi. C’est de l’abattage, des conditions de travail détestables. On est trimballées de classe en classe. Cela affecte le temps qu’on doit consacrer à la socialisation des enfants : c’est frustrant, décourageant et démotivant. »
Xavier Péricat, premier adjoint : « 38 heures par semaines et 1607 heures annuelles, c’est la durée légale du travail »
Du côté de la mairie, pas question de revenir sur la semaine de 38h. « Il y a eu une annualisation du temps de travail à 1 607 heures, avec les Rtt. Il faut rappeler que c’est la durée légale du travail ! On n’y reviendra pas, explique Xavier Péricat (Lr), premier adjoint au maire. Concernant les Atsem, il n’y a pratiquement plus de collectivité locale dans ce département qui peut se permettre d’avoir une Atsem par classe. Ce n’est pas possible. Ce serait un vrai confort mais aussi un vrai coût qu’on ne peut plus se permettre. On met plus d’Atsem en petite et moyenne section qu’en grande section. La municipalité précédente avait embauché 377 agents en 2013. Nous avons supprimé ces contrats pour redresser la barre et éviter la mise sous tutelle. Nous sommes revenus à la situation de 2012. Peut-on dire qu’à l’époque le service public était à l’abandon ? ».
En revanche, l’élu souligne qu’après deux ans de « sacrifice », il n’y aura pas de suppression de poste : « On est arrivés à un niveau acceptable. »
Concernant les crèches, Xavier Péricat souligne que les « petites structures » ont été fermées et « les lits réaffectés à des structures plus importantes. Depuis 2-3 ans, c’est un des rares secteurs où il n’y a pas eu de coupe budgétaire. Au contraire, il n’y a jamais eu autant de places en crèche collective. Et on s’apprête à en créer de nouvelles lors du prochain conseil municipal ».
135 grévistes selon la mairie, 250 à 300 selon la Cgt
Alors que le premier adjoint évoque une « très faible mobilisation » des agents territoriaux ce lundi 5 septembre, « 135 grévistes, soit 5 % du personnel », pour Pascal Videcoq, ils étaient « plutôt 250 à 300 ».